L'entraîneur du Mouloudia confirme qu'il a effectué un séjour au Congo, mais n'a rien signé avec la fédération de football de ce pays. Il évoque dans cet entretien l'éventualité de rester au MCA si toutefois, les choses changent pour monter une équipe d'une dimension internationale. Liberté : D'abord, qu'en est-il de votre séjour au Congo ? Alain Michel : C'est vrai que je me suis déplacé au Congo pour discuter avec de hautes personnalités là-bas, mais je n'avais pas besoin de quatre jours pour négocier un éventuel contrat. Ce genre de choses se fait facilement par téléphone. Je vous révèle aussi que j'ai plusieurs autres destinations, mais pour le moment, je suis au Mouloudia et je dois honorer mes engagements envers ce club. Mais le fait de se déplacer à Brazzaville montre qu'il y a quelque chose d'intéressant avec la fédération de ce pays. Concrètement, qu'en est-il ? Il faut dire que les contacts datent depuis le mois de janvier dernier. Je me suis déplacé à Brazzaville où j'ai discuté avec le fils du président du Congo et des gens proches du football dans ce pays. Nous avons évoqué le projet de relance de la balle ronde où on m'a proposé le poste de DTN et sélectionneur national. Ceci dit, je confirme que je n'ai rien signé. Je suis en période d'observation et ce genre de déplacement reste des expériences enrichissantes sur le plan professionnel. Et quel est votre avis sur cette éventualité ? Il faut se poser des questions avant d'entreprendre une quelconque action. opter pour une telle éventualité, il faudra un contrat de 3 à 4 ans, mais je dois me demander sur quoi on est prêt pour un tel projet ? Prendre une sélection ne demande pas une grosse débauche d'énergie car en tout, vous avez six matches par ans. Par contre, être DTN demande beaucoup plus de travail de recherche et d'une manière régulière. Maintenant est-ce que c'est intéressant de prendre une équipe nationale qui n'est pas qualifiée pour une compétition continentale ? Il faut vraiment prendre son temps pour réfléchir. On n'en est pas encore là, surtout que je me sens très à l'aise en Algérie que je commence à découvrir. Justement, le président Amrous nous a révélé que des clubs algériens seraient intéressés par votre profil. Confirmez-vous cela ? Ce n'est pas à moi de le dire. Mais je pense que même ceux qui souhaitent m'avoir ne vous le diront pas. En plus, à mon âge, je ne vais pas m'amuser à dire que tel ou tel président de club veut me voir travailler avec lui. Ce que je peux avancer, c'est qu'en Algérie, il y a des choses intéressantes à réaliser. Il faut simplement structurer ce football et mettre les moyens nécessaires de développement. Beaucoup de personnes que je croise dans ma vie quotidienne m'encouragent et me demandent de rester. Cela me fait sentir une responsabilité envers ce pays. En vous écoutant parler, peut-on dire qu'il est possible que vous poursuiviez votre aventure au MCA ? Il faut savoir que je n'ai aucun problème avec qui que ce soit. Ce n'est pas parce que je me suis absenté pendant 3 jours que je dois renoncer à mes engagements envers ce club. Maintenant, si les responsables du MCA entament des actions dans les deux mois qui viennent pour un changement du monde de fonctionnement, ce sera l'idéal. Le football c'est les gros moyens. Qu'insinuez-vous en disant les gros moyens ? Il faudra la signature d'une vraie convention pour l'utilisation du stade du 5-Juillet, obtenir le stade de Ferhani et une location de ses magasins pour un autofinancement du projet d'un centre de formation. Il faudra aussi que le Mouloudia devienne une SPA avec 5 gros décideurs économiques pour faire avancer les choses. Il devrait y avoir une vraie politique. Le MCA doit faire des choses plus que les autres clubs. Les meilleurs joueurs d'Algérie doivent être au Mouloudia pour espérer pouvoir rivaliser avec l'ESS ou la JSK. Maintenant, est-ce moi qui devrait dire cela ? Telles que se présentent les choses, je me pose des questions et je me dis que ce n'est pas à moi d'insister. Avez-vous senti une volonté pour une telle révolution ? Je ne sais pas quoi dire, mais c'est un peu compliqué. La vraie décision doit être prise par les vrais décideurs de ce club. Je vois que des gens s'arrangent pour rester dans le flou. Je ne suis qu'un invité et le devoir d'un invité loyal c'est de dire ce qui est judicieux de faire et de s'arrêter là. Ce qui me tient au cœur pour ce club, c'est que le MCA doit être le Zamalek d'Algérie. Il ne faut pas se contenter de se battre contre l'USMA ou le CRB. Il faudrait que le Mouloudia devienne un club international. Ce que j'ai vu depuis mon installation en Algérie, c'est que le MCA est une force. Et que pensez-vous des nouvelles dispositions de la FAF pour le football algérien ? Je pense que cette politique de protectionnisme n'est pas appropriée pour une évolution du football algérien. Il sera plus judicieux, dans ce cas-là, de libérer le mouvement aux joueurs maghrébins. Il ne faut pas penser que cela va permettre aux jeunes de s'illustrer. Ce sera toujours les vieux “crocodiles” qui reviendront en force et prendront une importance démesurée. Il faudra donner les moyens pour cette politique car exiger à un club la formation et une équipe “espoir”, qui évolue en levée de rideau demande la création d'une aide très importante. Parlons du match de demain face au CRB pour terminer. Comment se présente-t-il ? Ce sera une sorte de grand pardon avec nos supporters. Nous allons tout faire pour l'emporter et se maintenir dans notre position au classement.Je pense qu'en cas de victoire, nous atteindrons la barre des 40 points ce qui donnera plus d'intérêts à la suite du parcours pour notre équipe.