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“Le processus de destruction du Mca a commencé en haut lieu”
Abdelkader Drif à Liberté
Publié dans Liberté le 15 - 03 - 2008

Liberté : Même si ce n'est guère l'objet de notre rencontre, l'on ne peut s'empêcher, M. Drif, de vous demander ce que vous inspire l'actuelle situation du Mouloudia d'Alger ?
Abdelkader Drif : Comme vous venez de le mentionner, ce n'est effectivement pas l'objet de notre rencontre aujourd'hui, mais moi-même, je ne peux également vous dire que tout cela était prévisible depuis bien longtemps. Cela, dans la mesure où quand c'est la rue qui commande et que ce sont les joueurs qui font la loi, on ne peut quand même pas espérer meilleurs résultats. En somme, c'est une suite logique de la mauvaise gestion qui caractérise la vie du club depuis un bon bout de temps déjà.
Pour revenir justement à l'objet de cette rencontre, c'est principalement la restitution, ou plutôt la récupération du sigle MCA qui vous tient le plus à cœur…
Absolument ! Jusqu'à quand l'autorité politique va-t-elle cautionner cette dramatique situation qui prévaut actuellement au MCA ? Le MCA est un club historique, même plus, un symbole historique. Au risque de me répéter, l'on ne peut accepter deux entités dans un même et unique club : une section football d'un côté et treize autres sections de l'autre. Voyons, cela est aberrant ! Même au général De Gaulle on a refusé une telle formule bi-polaire lors des accords d'Evian lorsqu'il a voulu garder le Sahara. Les nôtres le lui ont catégoriquement refusé, lui rappelant que l'Algérie était et restera unie et indivisible. Le MCA est tout à fait pareil, uni et indivisible.
À ce propos, des indiscrétions font état d'une première étape dans l'opération “récupération du sigle” enclenchée par Rachid Marif par le truchement de Zedek qui aurait déjà rencontré Mohamed Djouad…
De quel droit Djouad peut-il redonner ou non le sigle ? Et de quel droit Zedek peut-il ou non accepter et le récupérer ? Ce n'est quand même pas un héritage personnel à ce que je sache ! En ma qualité de membre du bureau directeur d'avant 1977 et en ma super qualité de dernier président vivant du MCA, je me place comme membre à part entière de l'assemblée générale et j'affirme, à ce sujet précis, ne pas accepter cela. Ce pays est régi par une organisation politique. Le MCA faisait partie de cette organisation. Le sigle n'a pas été pris de la rue, mais des gens qui géraient le MCA.
D'après vous, à qui doit être rendu le sigle ?
Au MJS ma parole ! À la tutelle ensuite de le confier, de l'attribuer si on veut à l'entité capable de bien le gérer. Le MJS ne doit de fait pas se tromper.
Justement, la situation paraît un peu floue s'il est pris en considération les procédures judiciaires et toutes les entraves et autres tracasseries y afférentes…
Ce n'est ni flou ni plus flou que d'autres démarches réglementées par les lois et textes en vigueur. Il y a, cela dit, un pouvoir politique qui laisse faire. Que ces personnes aillent faire un tour à Bab El-Oued, dans les quartiers populaires et autres fiefs et cercles d'initiés du Doyen et ils remarqueront par eux-mêmes que c'est le deuil généralisé. Le MCA est un repère pour cette jeunesse. Un repère qui, malheureusement, n'existe plus. On a souillé ce repère par cet accord violé par Chakib Khelil et Rachid Marif.
Dans le même ordre d'idées, on évoque avec une certaine insistance la formule SPA…
Ne me faites pas rire ! On n'a pas su se tirer d'un simple problème qu'on voudrait nous embarquer dans un autre encore plus compliqué. Tout d'abord, cette SPA, c'est quoi au juste ? Et qui sera actionnaire ? Dans le cas effectif, cela aurait été intéressant de ramener comme actionnaire Mc Cormack ou Jean-Claude Darmon. Car, ce n'est pas avec des fromageries ou le peu d'argent de Djezzy que cela sera rendu possible. Personnellement, à ce projet, j'y ai pensé il y a de cela longtemps, du temps où Bouhafs était le PDG. On avait un projet très intéressant et j'ai même fait venir Jean-Claude Darmon, mais comme Bouhafs est parti, notre projet est tombé à l'eau. J'ai 40 ans de gestion et je sais ce qu'un tel projet implique comme ressources humaines et financières.
Vous revenez souvent à votre collaboration avec Bouhafs qui vous a apparemment marqué…
Effectivement, car nous avions beaucoup de projets et nous aurions fait beaucoup pour le MCA. Malheureusement, il a sauté. Ensuite, tout s'est enchaîné avec la nomination de Chakib Khelil comme ministre, et la graduation vers le haut de Rachid Marif. Car, d'après les accords signés, l'association El Mouloudia devait disparaître après l'accord. Or, Marif et Ketrandji voulaient qu'elle reste afin de pouvoir gérer les affaires du club. De plus, les quatre personnes désignées, Bachi entre autres, sont allées voir Djouad pour lui réclamer la section football. Djouad les a orientées, à son tour vers, celui qui “vous l'a donnée”, à savoir Chakib Khelil. C'est comme cela qu'on s'est retrouvé dans l'impasse. C'est ainsi que le processus de la destruction du MCA a commencé. Pour être plus précis, c'est dans les rouages du pouvoir qu'il a commencé, entre un chef du protocole du président de la République et un ministre. Marif voulait s'occuper ou plutôt accaparer le MCA.
Pour quels desseins ? je ne sais pas, même si, en parallèle, je n'ignore pas qu'il a des idées derrière la tête. Devant tout cela, moi, l'histoire en est témoin, j'ai créé le comité des défenseurs des intérêts du Mouloudia d'Alger. J'avais déclaré que ce qui venait d'arriver signait l'acte de décès du MCA. Le temps a fini par me donner raison, car ce n'est pas une coupe ou deux qui vont cacher ou faire oublier la gabégie qui caractérise la manière avec laquelle le club est géré.
Un jour, vous avez déclaré que s'il fallait que le MCA rétrograde pour qu'il aille mieux, ce ne serait pas un drame. Maintiendriez-vous cela à l'heure actuelle ?
Ce n'est aucunement un drame dans le cas où cela aiderait à reconstruire sur des bases plus saines. De plus, avec le niveau actuel, il ne serait pas difficile de refaire surface, sportivement parlant. À toute chose malheur est bon. Dans cet ordre d'idée précis, je maintiens ce que j'ai dit. Car c'est bien plus facile de refaire surface après avoir tout assaini et tout réorganisé. Malheureusement, c'est loin d'être le cas actuellement.
Dans une de ses déclarations, Djouad affirme qu'avec six milliards de budget, le MCA faisait beaucoup mieux que ce qu'il fait ces dernières saisons avec près de 30 milliards pour jouer uniquement le maintien. Un commentaire ?
Toute gestion nécessite des visions. Et, ma foi, Sonatrach a manqué de vision et ce, depuis bien longtemps. On n'a pas pensé à investir pour ce club. Lorsque le président M. Boumadal m'a fait appel en 1989, avec même pas trois milliards, nous avons pu terminer vice-champions derrière la JSK, en laissant dans les caisses 120 millions de centimes qui allaient ensuite profiter à la section handball. Nous avons su, par exemple, réduire le coût moyen de la restauration de 2 500 à 700 DA. Aujourd'hui, on entend qu'un seul déjeuner au MCA concernait 53 personnes. C'est anormal que les dirigeants et accompagnateurs soient plus nombreux que les joueurs. Autre exemple significatif, le transport coûtait 3 000 DA par jour. Il fallait dès lors doter le club de moyens de transport afin de minimiser son coût. Les primes de signature, il fallait également qu'elles soient raisonnables et qu'en parallèle, il fallait prospecter pour la détection des joueurs et former de nouvelles générations. Nous avions la politique de nos moyens, mais malheureusement pour nous, le travail fait a été stoppé par la fédération et son président Omar Kezzal qui nous a chipé Kermali. C'était la cassure.
Aujourd'hui, M. Drif, vous continuez à mener votre combat pour soulager votre conscience et prendre l'histoire à témoin ou, au contraire, car espérant toujours des lendemains meilleurs ?
En fait, les deux à la fois. Comme je suis un amoureux du MCA, ma conscience ne me laissera jamais tranquille si je ne fais rien pour améliorer son quotidien et sa situation actuelle. Aussi, suis-je encore en train d'espérer que les hommes changent d'avis, comme cela arrive n'importe où ailleurs.
Mais je veux surtout m'adresser vers le pouvoir, pour que, comme cela se passe dans les autres pays qui ont des symboles, à l'instar de l'Espérance de Tunis en Tunisie, le Widad de Casablanca au Maroc ou Al Ahly du Caire en Egypte, notre Etat ne laisse pas nos jeunes sans repères. Il ne faudrait pas laisser toute cette jeunesse que draine le MCA sans la canaliser en vue d'un meilleur projet de vie commun. Ce qui est sûr, c'est que je ne me tairai jamais. Il y a d'autres étapes à exploiter, mais ce qui est certain, c'est tant que je suis en vie, je ne me tairai jamais pour le bien du MCA. Pour le bien de ce club, le combat continue, mon combat continue.
Entretien réalisé par
Nazim Abderrahmane


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