Ouverte samedi, la première session criminelle a jugé hier, en appel, un premier procès relatif à l'affaire d'un terroriste. Celui-ci, qui a eu à répondre des chefs d'accusation d'“appartenance à un groupe terroriste, assassinat avec préméditation et guet-apens, vol à main armée et port d'arme”, a été condamné à une peine d'emprisonnement de 10 ans ferme. Il s'agit du dénommé B. A. âgé de 25 ans, dit Handala, poursuivi pour des faits qui remontent à la période allant de 1994 à 2006. Selon l'arrêt de renvoi, le mis en cause, sur instigation de son beau-frère D. B. (décédé) a rejoint, en décembre 1994, un groupe terroriste dirigé par le sinistre “émir” Kada Benchiha, dit Habachi, composé de 40 éléments et qui activait à travers les monts de Djebel Hadid dans la wilaya de Saïda. Le lieutenant de Kada Benchiha a reconnu, lors de l'enquête et devant le parquet, avoir participé avec les membres du groupe terroriste aux différentes attaques terroristes, notamment la première attaque perpétrée contre un détachement militaire dans la localité de Teffessour, dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès. Il a également participé à de nombreuses embuscades tendues aux éléments de l'ANP et de la Gendarmerie nationale dans la région. Ces attaques contre les forces de sécurité, dirigées par les “émirs” Kada Benchiha, Djamel Zitouni, Ahmed Bouabdallah et Zouaoui Mohamed, ont eu lieu entre les années 1995 et 2006 à travers les monts de Chekkara, Ouarsenis, Patata, Aïn Tarik dans la wilaya de Relizane, Ouled Abdelkader à Chlef, Moksi et Lamtar dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, ainsi que l'attaque perpétrée sur une plage à Tipasa contre un centre de vacances de Sonatrach, où le groupe terroriste sous l'égide du GSPC a délesté les estivants de leur argent et de leurs téléphones portables et autres bijoux. D'autres actions de vol et de racket auxquelles a participé le mis en cause ont été exécutées par le même groupe terroriste dans différentes régions du pays, notamment à Djebel Benghezli de Tlemcen, ainsi qu'en 1995 à Zouïa, près des frontières ouest et à El-Khemis. En 1996, avec les mêmes auteurs du groupe, il a participé au vol de médicaments dans une pharmacie à Sidi-Ali-Boussidi. Après ce sinistre palmarès de douze années passées au maquis, l'accusé s'est rendu aux services de sécurité, le 20 décembre 2006, avec le dénommé Abdelkader, muni d'une kalachnikov et d'une bombe, et ce, afin de bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Appelé à la barre, le mis en cause a déclaré n'avoir jamais participé aux opérations terroristes ni tué quiconque, car étant blessé et longtemps malade. Selon ses déclarations à la barre, il était chargé seulement de la surveillance et de la couverture de son groupe lors des opérations. Dans son réquisitoire, le procureur de la République a requis 15 ans de prison ferme. L'avocat de la défense a plaidé non-coupable avant de demander l'acquittement en faveur de son client.