En dépit des promesses incessantes faites çà et là pour l'effacement des dettes des communes, rien n'y fit. De nombreuses communes continuent à traîner de lourds contentieux avec certaines entreprises, comme Sonelgaz, l'ADE ou Algérie Télécom. Dans la wilaya de Boumerdès, les dettes des 32 communes se chiffrent à des milliards de dinars. L'exemple de la Sonelgaz est le plus frappant. Cette entreprise n'arrive toujours pas à recouvrer les 454 millions de DA de créances détenues sur les APC qui représentent près de 70% du montant total des créances détenues sur les administrations publiques. Et c'est toujours l'APC de Khemis El-Kechna avec ses 13 milliards qui occupe la première place dans ce sombre tableau qui n'a que peu changé depuis ces trois dernières années. Et quand on sait que cette dette de la Sonelgaz était de l'ordre de 7,7 milliards à janvier 2007, il y a lieu de se poser beaucoup de questions puisqu'un simple calcul arithmétique fait ressortir que cette commune de 80 000 âmes, qui est tout près de la capitale, s'enfonce chaque mois avec 3 millions de DA par mois alors que ses recettes arrivent à peine à couvrir les salaires de ses employés. Et dire que cette localité abrite l'un des plus grands marchés de gros de fruits et légumes de la région centre lequel devrait générer un chiffre d'affaires de 35 milliards par mois. Malheureusement, ce marché de gros est très mal géré, sachant qu'il arrive tout juste à payer ses 26 employés. La commune dispose depuis les années 1990 d'une zone industrielle de plus de 15 hectares où devraient être implantées plus de 39 entreprises. Mais, à ce jour, seul 8 d'entre elles sont opérationnelles. On comprend comment cette commune riche en potentialités détient le record de la facture impayée de Sonelgaz, la plus importante de ces deux dernières années. Le même paradoxe est enregistré à Ouled Moussa, commune voisine de Khemis El-Kechna, puisque l'ex-Saint-Paul (40 000 habitants environ) est considérée comme la plus riche commune de la wilaya. Une richesse qui n'est guère visible sur le terrain, encore moins dans les livres de comptabilité de la commune puisque cette APC doit encore à la Sonelgaz une facture de 2,18 milliards. Le budget de cette commune serait, dit-on, de 42 milliards de centimes dont la moitié est engrangée par les recettes fiscales de la zone industrielle de la commune laquelle compte plus de 15 usines, toutes en activité. Avec un tel budget et autant de potentialités, on a du mal à comprendre les réticences de l'APC à honorer ses dettes envers Sonelgaz ou à quémander les pouvoirs publics à lui financer une opération pour la réalisation du tartan du stade communal. Paradoxalement, ce sont les APC les moins riches qui honorent leurs factures d'électricité, à l'exemple de Keddara, Timezrit, Taouergua et Ouled Aïssa, dont les créances ne dépassent pas les 200 millions de centimes, mais qui sont généralement payées dans les délais. Les services de la Sonelgaz soulignent que la majorité des créances des APC remonte à plus de deux années, précisant que, malgré des échéanciers de paiement, les collectivités concernées n'ont pas honoré leurs engagements, laissant les dettes s'accumuler, pénalisant ainsi aussi bien la commune que l'entreprise publique. Certaines APC ne se manifestent même pas pour signer les engagements qui leur sont proposés par Sonelgaz pour leur permettre de s'acquitter, par facilité, de leurs dus. Il y a lieu d'indiquer que les impayés de la Sonelgaz de la commune de Chabet El-Ameur, estimés à plus de 3,4 milliards, ont été pris en charge par l'APW de Boumerdès en raison des problèmes particuliers vécus l'année dernière par cette localité. La palme de la bonne gestion revient à l'APC de Bordj Menaël qui a payé la totalité de sa dette, évaluée à plus de 3 milliards de centimes M. T.