“Nous avions, durant ces années, bu le calice jusqu'à la lie”, nous dit un habitant de cette mechta qui souffre le calvaire. La chaussée réalisée, il y a juste deux années, n'a pas tenu. Les 400 millions de centimes qui lui ont été réservés n'ont servi à rien. À l'époque, les bulldozers dépêchés sur les lieux par l'APC avaient procédé au tracé de la seule voie d'accès qui avait, pour peu de temps, délivré la population après quarante ans de calvaire et de privation. Mais la joie et le sentiment de délivrance n'ont été qu'éphémères. À présent, la chaussée est impraticable. L'eau est servie une heure tous les quinze jours. Quand celle-ci vient de manquer, les bambins ne trouvent pas mieux que de se servir de l'eau de l'oued se trouvant à proximité. Aucune mesure préventive n'est prise pour prémunir la vie des innocentes créatures. La situation a été maintes fois dénoncée sans résultat aucun. En été, l'eau manque du fait que son sol est pauvre et les sources existantes sont inexploitables. Elles ont un faible débit. D'ailleurs, ce problème est endémique, il touche l'ensemble de la population de cette municipalité. Les zones rurales enregistrent un exode inquiétant. Ses verdoyantes campagnes se vident de leur substance humaine depuis que le foncier est devenu un véritable marché. Plusieurs lopins de terres sont abandonnés à Méradia, Hammam Sidi Trad, Necham, Balout des mechtas aux terres arables. Les propriétaires se sont installés au chef-lieu Zitouna loin de pouvoir contenir cette marée humaine. Le projet d'école réclamé depuis plus de quinze ans est renvoyé aux calendes grecques. Les enfants sont toujours scolarisés à Bougouissa disposant d'une école et d'un collège. Une école réclamée à tue-tête par les nouveaux locataires de ce nouveau lotissement. Tahar B.