Située à 60 km au sud-ouest de Guelma, Tamlouka, une commune de 19 239 habitants, était le premier producteur de poulet de chair en Algérie dans les années 1980 et l'une des mechtas les plus importantes. Les seules ressources de la commune proviennent de la location du marché à bestiaux (460 millions de centimes par an) et de quelques locaux. Tamlouka est connue aussi par sa plaine et ses hauts rendements en céréaliculture. L'arboriculture, délaissée depuis longtemps, intéresse de plus en plus les agriculteurs et des vergers de pommiers, abricotiers, poiriers et cerisiers commencent à donner leurs fruits. À part une production de l'aliment de bétail et une petite unité de textile, l'industrie est inexistante malgré l'appel à l'investissement et la disponibilité de terrains dans la ZAC. L'activité agricole est très importante et les nombreux agriculteurs (1 200) ont encore besoin de soutien à travers les différents programmes mis en œuvre par l'Etat. L'été venu, c'est le calvaire des chaînes interminables de tracteurs et de camions devant le centre de collecte de la CCLS, l'extension de ce dernier tardant à venir. Outre le retard dans la délivrance des semences en période de semailles, l'agence Badr, une construction achevée et équipée avec logement, n'a jamais ouvert ses portes alors que les agriculteurs en ont grand besoin.Le secteur agricole à Tamlouka nécessite la multiplication des retenues collinaires. Cela dit, l'oued El Malek, sur la route d'Oum El Bouaghi, déborde l'hiver venu, inondant les terres avoisinantes estimées à près de 1 000 ha et bloquant la circulation au niveau de la RN102. L'étude de ce projet est au niveau de la direction des services agricoles, nous a précisé le président d'APC. Le problème a été soumis au ministre de l'Agriculture lors de sa visite au centre de collecte de CCLS l'année passée. Récemment, l'APC a pris la décision d'interdire le stationnement sur la route principale (RN102) traversant le centre de la ville. Une décision qui n'a pas été appréciée par les commerçants, notamment les restaurateurs. À ce propos, le président de l'APC précisera : “Nous avons pensé au contournement, vu les difficultés de circulation sur cette route, surtout le mouvement de convois de camions de ces jours-ci. Il s'agit d'une interdiction provisoire en attendant de faire sortir les poids lourds.” L'une des préoccupations de la population et des responsables est la désignation d'un centre d'examen du baccalauréat à Tamlouka afin d'éviter le déplacement des candidats qui étaient 236 cette année. Plus de 200 diplômés chômeurs sont inscrits au niveau de la mairie et le transport scolaire connaît un déficit touchant particulièrement les mechtas de Balta, Bir Stal et le domaine Tayouche-Abdelkader. En matière de logement, la daïra avance le chiffre de 1 881 demandes, 30 logements sociaux sont en cours de réalisation auxquels il faudrait ajouter les 40 du programme 2005, 300 logements ruraux et 150 LSP. La liste des bénéficiaires des 10 logements sociaux (F2 et F3), réalisés il y a deux ans à Aïn Arco, vient d'être finalisée par la commission d'attribution de la daïra de Aïn Makhlouf, qui a eu à traiter 296 demandes. Opération relogement Au quartier Salah-Tekouk, qui compte 170 constructions illicites, l'opération relogement a touché 73 familles dans le cadre du programme des 138 logements RHP. L'état des routes menant à Balta et Bir Stal est déplorable, l'ouverture de pistes s'avère nécessaire pour les mechtas de Bahloul, Sidi Maâche, Aïn Hadjar, Bir Siar et Barèche. L'on notera aussi l'absence d'électrification rurale dans certaines zones éparses comme Bensoltane, Henchir El-Haouès, pour ne citer que celles-là. Les travaux de raccordement au gaz naturel débuteront fin 2005, selon le chef de la daïra. Cela étant, l'ouverture d'un point d'urgences médicales relevant du secteur sanitaire de Oued Zenati a été fort appréciée par la population, cependant, l'exiguïté des lieux nécessite, selon un élu de l'APC, son transfert vers la maternité. S'agissant de l'AEP, Tamlouka est alimentée un jour sur deux pendant une heure et demie. Elle a bénéficié, dans le cadre des PCD 2005, d'un projet pour la réalisation d'un réservoir de 500 m3. À Aïn Arco, le siège de la garde communale, réalisé il y a deux ans, est à l'abandon. À ce propos, Kaddour Bachir, chef de la daïra, précisera : “Réalisé dans le cadre des PCD, il y a eu avant sa réception des fissures et des malfaçons. À sa réception, il y a eu beaucoup de réserves et une expertise pour déterminer les causes. Ensuite, il y a eu des travaux pour lever les réserves, après cela on a demandé une enveloppe pour sa rénovation et l'APC lui a affecté un gardien.” L'avenir de Tamlouka dépend en grande partie du développement de son agriculture, ses terres fertiles peuvent générer beaucoup de richesses et d'emplois. N. Benessam