Connu pourtant pour son grand sérieux et son éducation exemplaire héritée de son illustre et si célèbre frère aîné Si Tahar, le milieu de terrain du Mouloudia d'Oran Abdennour Cherif El-Ouazzani a, pourtant, créé hier un état de panique en quittant prématurément, et en courant, la séance d'entraînement matinale. Ce départ en trombe, après un échange de mots aigre-doux avec son entraîneur Omar Belatoui, a d'ailleurs donné lieu à beaucoup de commentaires et d'interprétations. Surtout qu'après son départ, son entraîneur a usé d'un langage assez violent, d'un ton élevé qui dénotait une “colère et une indignation certaines”. Interrogé sur les motifs qui l'ont incité à couper court à sa séance, le milieu de terrain Cherif El-Ouazzani a été très clair dans ses propos, infirmant toute équivoque avec son mentor. “Pour tout vous dire, je n'étais pas vraiment dans mon assiette. Déjà que ce problème financier me pèse énormément sur le mental. Alors lorsque Belatoui m'a demandé de courir plus et d'élever le rythme, je lui ai répondu, respectueusement, que je préférai courir plus au cours des matches officiels. En fait, mon entraîneur n'a rien à voir avec mon état de forme morale. Cet incident qui n'en est pas vraiment un a été la goutte qui a fait déborder le vase. C'est ainsi que j'ai quitté l'entraînement, préférant me retirer sans créer le moindre malaise”, confiera Si Abdennour Cherif El-Ouazzani à Liberté, tout en laissant entendre qu'“il pourrait reprendre l'entraînement ce mardi”. Pour sa part, l'entraîneur Omar Belatoui a indiqué que “ce qui s'est passé à l'entraînement n'engage que l'auteur dudit geste”, invitant d'ailleurs avec une certaine autorité “Cherif El-Ouazzani à assumer ses actes”. “Je ne sais pas ce qui a tourné dans sa tête, mais ce qu'a fait Abdennour Cherif El-Ouazzani ce matin (hier, ndlr) est très grave et inacceptable. Quitter l'entraînement sans motif apparent n'est pas une chose à faire. En particulier pour un jeune joueur aspirant à réaliser une belle carrière. Mais comme je le dis à chaque fois, que chacun assume ses faits et gestes”, devait, ainsi, nous déclarer Omar Belatoui, tout en “infirmant avoir un quelconque problème avec le joueur”. “Je n'ai jamais eu de problème avec lui. D'ailleurs son attitude m'a grandement surpris. Vous me dîtes qu'il était préoccupé par un problème d'argent ; dans ce cas il aurait mieux fait de prendre langue avec sa direction et non provoquer un tel incident en cours de séance. Imaginez s'il venait à refaire le coup en plein match officiel ! Au risque de répéter ce que j'ai déclaré dans ces mêmes colonnes (cf. Liberté du 19 avril, ndlr), je n'entraîne pas seulement, je ne fais que gérer des humeurs et un groupe composé de près de trente personnalités et mentalités différentes”, dira encore l'ex-libéro international du MCO, visiblement très remonté contre son poulain et frère cadet de l'un de ses plus proches amis. Bien qu'affirmant “ne pas être contre un retour aux entraînements de Cherif El-Ouazzani”, Omar Belatoui ne devrait toutefois pas inclure le nom de son milieu de terrain parmi les dix-huit concernés par le déplacement à Batna pour les besoins du choc face au CAB. “Libre à lui de reprendre l'entraînement avec le groupe, c'est à la direction de prendre les décisions qui s'imposent dans pareil cas”, estimait ainsi le driver mouloudéen.