La lutte contre la détention d'armes prohibées, dont les armes blanches et les armes à feu, surtout les armes à feu, s'intensifie davantage dans les grandes villes, notamment au niveau des foyers de délinquance et les bidonvilles, mais aussi sur les axes routiers. Munies de détecteurs de métaux et d'explosifs, les différentes compagnies, brigades et escadrons de la Gendarmerie nationale ont pris en flagrant délit 391 personnes depuis janvier à fin mars 2009. Mis en cause, ces individus, dont 6 étudiants, 4 femmes, 10 mineurs et 31 fonctionnaires, sans compter 145 personnes sans profession, sont directement impliqués dans le trafic d'armes à feu et de munitions. Selon un bilan exhaustif du Commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), 316 affaires ont été constatées en trois mois, dont 29 à Médéa, 25 à Mostaganem, 19 à Alger, 15 à Constantine, 13 à Batna, 12 à Tiaret, 11 à Sétif, 11 à Aïn Defla, 10 à Sidi Bel-Abbès, pour ne citer que les grandes villes affectées par ce phénomène. Lors de leur intervention, les gendarmes ont récupéré 91 armes à feu, 2 872 cartouches et près de 10 kg de poudre explosive. C'est dire que les auteurs de braquages et d'agressions se dotent de plus en plus d'armes pour accomplir leurs forfaits. Et rien ne dit que ces détenteurs et trafiquants d'armes ne sont pas liés à des réseaux de soutien au banditisme, au terrorisme et au trafic de drogue. Sinon comment expliquer que sur 391 personnes appréhendées, 179 ont été écrouées ? C'est dire toute l'ampleur que prend ce phénomène aux multiples corrélations. Les récentes affaires traitées par la Gendarmerie nationale, notamment à Alger et Constantine, ont bel et bien démontré que les détenteurs sont des agresseurs multirécidivistes, des trafiquants notoires qui recourent à l'usage d'armes à feu et d'armes blanches pour accomplir leur sale besogne. La tranche d'âge de 18 à 30 ans (187 personnes, soit près de 50%) représente la population délinquante la plus impliquée dans le trafic d'armes à se fier aux statistiques de la Gendarmerie nationale. Viennent ensuite les individus âgés de 30 à 42 ans et ceux âgés de plus de 42 ans, avec respectivement un taux de 30% des cas mêlés à des affaires de détention et de trafic d'armes et de munitions. C'est que la circulation de ces objets mortels fait l'objet d'enquêtes permanentes au niveau des compagnies et autres brigades de la Gendarmerie nationale qui révèle, par ailleurs, que 22 personnes sont actuellement placées sous contrôle judiciaire. Une chose est sûre, la lutte implacable contre ce fléau démontre on ne peut mieux que le trafic d'armes et de munitions touche tous les aspects de la criminalité.