A qui étaient-ils destinés ? Six pistolets automatiques et plus de 150 cartouches, dissimulés dans des colis, ont été saisis, il y a quelques jours au niveau de l'agence postale Saint-Charles d'Oran, a-t-on appris, jeudi, de source douanière. Selon certaines informations, «les armes expédiées de Bruxelles (Belgique) via Marseille (France) devaient être acheminées vers Chlef, comme l'indique l'adresse mentionnée sur les colis postaux». Aucune indication ne nous a été fournie sur l'identité du destinataire et encore moins sur l'expéditeur. Cependant, nous avons appris de source sûre que«des personnalités influentes seraient impliquées dans cette importation et ce, en contradiction avec la loi qui interdit formellement ce genre de transactions». Une autre source indique que «ces personnes seraient mises sous surveillance judiciaire par les services sécuritaires». Cette opération de saisie est intervenue à la suite d'un contrôle de routine effectué au niveau de l'agence postale, a précisé la même source qui a signalé qu'il n'existe pas de permis d'importation de ce type d'armes. Le trajet qu'ont emprunté les «PA et les munitions» amène à croire que ces derniers étaient destinés à alimenter les groupes armés dans la région. Dans ce cas, il est fort probable que l'enquête sur cette saisie débouchera, sans aucun doute, sur le démantèlement d'un réseau transnational vu qu'il est inconcevable que des armes puissent passer au travers des points de contrôle bruxellois, marseillais et algériens. Par ailleurs, et devant la gravité du délit, force est de croire que des armes auraient pu passer pour alimenter les réseaux terroristes, ou tout simplement le crime organisé, qui prend des proportions alarmantes en Algérie. Il est permis de croire que de multiples importations de ce genre aient transité par des agences postales. Des saisies similaires, mais concernant du matériel pyrotechnique, ont été effectuées dans le passé et dans d'autres conditions par les brigades de lutte contre la fraude. Cette importante saisie liée à la sécurité nationale renseigne sur la probabilité de l'existence d'un gigantesque trafic entretenu par un réseau qu'il s'agira de démanteler. De sources proches des Douanes, on apprend que «ce genre de trafic, par le biais de la poste, n'est réalisable qu'avec la complicité de certains douaniers exerçant au sein des services chargés du trafic postal, en l'occurrence l'Inspection principale du trafic postal (Iptp), ainsi que celle des fonctionnaires des P et T agissant au sein de certains bureaux de poste». Des armes à feu et blanches, des quantités importantes d'or et d'argent, des produits cosmétiques, de produits électroniques et bien d'autres produits prohibés ont été saisis notamment au niveau des Iptp durant les deux dernières années par les services de douanes et les services de sécurité. Pour peu que le scanner (détecteur électronique au niveau des Iptp) soit défaillant, l'intervention humaine prend le dessus et dans ce cas, le doute est permis sur l'existence de courant de fraude. Qui est derrière cette importation d'armes a feu en direction d'une zone meurtrie par la violence? Réponse à la fin de l'enquête diligentée par les services de police judiciaire à pied d'oeuvre sur les lieux. Si les armes ont été saisies par les services, cela voudra dire que les personnes influentes auraient agi en contradiction avec la loi. La saisie opérée devrait, dans le sillage, attirer l'attention des services de sécurité sur «les multiples fraudes de diverses natures effectuées au niveau des Iptp».