Les travailleurs de Macval (ex-Emac), située à la rue Ali-Khodja de Bordj El-Kiffan, sont en grève depuis avant-hier. Ce débrayage a été décidé par les travailleurs pour faire entendre leurs doléances. Ces derniers que nous avons rencontrés sur les lieux revendiquent l'augmentation des salaires. À l'entrée de l'entreprise Macval-Spa, des banderoles sont installées où l'on pouvait lire sur l'une d'elles : “Nous sommes en grève, nous revendiquons des augmentations de salaires”. Des ouvriers nous ont déclaré : “Nous sommes lésés par notre entreprise qui nous donne des salaires misérables en contrepartie d'un travail et d'une production qui marchent bien. Cette grève est légitime. Nous avons effectué toutes les procédures nécessaires (des réunions avec la direction et le bureau de section) et nous avons donné un préavis de grève de huit jours, mais aucune réponse favorable nous a été donnée. Nous exigeons une augmentation des salaires et rien d'autre.” Un travailleur en colère nous a exhibé sa fiche de paie : “Regardez mon salaire de base, il ne dépasse pas 9 765 Da. Comment faire vivre une famille avec ce salaire ? La prime de panier est fixée à 150 da, alors que le kg de pomme de terre a atteint les 100.” Par ailleurs, le directeur général de Macval nous a expliqué la position de la direction générale : “Vous savez, j'ai toujours plaidé pour la bonne cause des travailleurs, je sais que la grève est un droit. La revendication d'augmentations de salaires est tout à fait normale, vu la cherté de la vie. Mais cette grève est illégale. Les travailleurs sont manipulés. Seulement, il faut comprendre la situation de l'entreprise, l'augmentation des salaires n'est pas de notre ressort.”Et d'ajouter : “Nous avons quelque 230 ouvriers, nous avons 13 milliards de dettes fiscales et parafiscales depuis une décennie. C'est vous dire qu'on traverse une situation de crise. Comme dans toutes les entreprises nationales, les salaires ne dépendent ni de l'entreprise ni du groupe. Il faut associer la SGP et la fédération. J'ajouterai que je défie quiconque qui me dit qu'il y a un ouvrier qui toucherait moins de 12 000 Da de salaire de poste.” En attendant, l'entreprise Macval qui produit des chaussures est toujours à l'arrêt. Les travailleurs ne reprendront pas le travail jusqu'à la satisfaction de leur revendication.