Pour le moment, aucune solution ne se dessine à l'horizon. Le mot d'ordre de la grève, décidé à partir d'hier par les travailleurs des impôts, a été suivi à 100%. Du moins, c'est ce qu'a affirmé M.Djiridi Youcef, secrétaire général des impôts. Tout en se gardant de faire le moindre commentaire, notre interlocuteur atteste que les suites du débrayage sont perceptibles sur les lieux de travail. Cependant, une source digne de foi témoigne qu'au sein de la Direction des grandes entreprises (DGE), tout a fonctionné normalement durant la journée d'hier. La confusion est manifestement apparente. Ce qui est sûr en tout cas, c'est qu'un bras de fer des plus coriaces oppose la Fédération des finances, affiliée à l'Ugta, aux coordinations régionales et aux représentants des travailleurs. D'ailleurs, la fédération, par la voix de son secrétaire général, M.Ahmed Zouaoui, a qualifié ce mouvement de grève d'illégal. Explication: selon M.Zouaoui, la décision de grève a été prise d'une manière «unilatérale», sans aucune concertation ni négociation avec le syndicat des impôts. Une autre source émanant des milieux grévistes déclare de son côté que les instances dudit syndicat souffrent depuis quelque temps d'une paralysie remarquable. Ce qui a entamé, selon notre source, la crédibilité de cette organisation. L'essentiel en fait est que la grève, à en croire M.Djiridi, a été suivie à 100% pour la journée d'hier. Mais en fait, l'on s'interroge sur les motivations essentielles ayant incité les travailleurs des impôts à la révolte, notamment à la veille d'une importante entrevue entre Ouyahia et Sidi Saïd, prévue pour ce week-end. Dans le cahier des doléances mis sur table par les travailleurs en colère, les revendications sont axées essentiellement autour de l'augmentation des salaires, la généralisation de la prime d'indemnité et le statut particulier. Devant cette situation de crise, l'Exécutif est sommé d'accélérer la cadence et réagir concrètement à la valse des manifestations annoncées dans les secteurs les plus névralgiques, à savoir la santé, l'éducation, le Trésor et l'agroalimentaire. La grogne des travailleurs des impôts vient, sans nul doute, jeter de l'huile sur le feu. Pour le moment, juge-t-on, aucune solution ne se dessine à l'horizon. Le dernier rendez-vous ayant regroupé, mardi dernier, le syndicat du secteur, le directeur des impôts, des responsables de la Fédération sus-citée et le secrétaire général du ministère, n'a finalement pas débouché sur l'arrangement escompté. Les pourparlers reprendront demain à la faveur d'une nouvelle rencontre, laquelle devra, estime-t-on, côté grévistes, mettre les dirigeants devant leurs responsabilités. Faute de quoi, un débrayage illimité est à craindre, puisque les travailleurs courroucés semblent décider à frapper fort afin de faire valoir leurs droits. Ces derniers ont décidé, hier, de prolonger la durée de la grève jusqu'à lundi, alors qu'elle aurait dû prendre fin aujourd'hui.