C'est au bout du long corridor de la précarité sociale, d'où ils clignent douloureusement des yeux afin d'y déceler dans l'obscurité de l'oubli une lueur d'espoir que les “ouled” (les enfants) de la “houma” (le quartier) de l'Oued Koriche entrevoient un rai de lumière, sinon le bout du bien-être qu'ont déjà reçu les autres en guise de prélude et d'apport nutritionnel de la pitance journalière. Les 100 locaux, pardi ! Puisque c'est d'échoppes artisanales qu'il s'agit et elles ne sont pas trop de 111. En effet, attendu pourtant au lendemain de l'accession du président de la République à la magistrature suprême en 1999, l'effet d'annonce de la mesure présidentielle de “100 locaux par commune”, n'a été possible sur les rives asséchées de l'Oued Koriche qu'à l'orée du troisième mandat d'Abdelaziz Bouteflika. Mais, qu'à cela ne tienne, c'est au piémont du bouqueteux d'eucalyptus et de caroubes de Haï El Kettar établi en contrebas de Diar El Qarmoud (les maisonnettes à la toiture) et en face de la mosquée En-Nour, que sera érigée l'enfilade de 111 échoppes. Soit plus d'une dizaine de boutiques offertes en guise de rabiot ou de récompense et qui seront livrées dans un délai qui ne saurait excéder 18 mois, histoire de remettre à flots les artisans chômeurs de l'ancien quartier de Climat de France. Il était temps !