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Nostalgie des Mawlid Ennabaoui d'antan
Les us d'antan “bombardés” par les pétards à la Mitidja
Publié dans Liberté le 01 - 03 - 2010

Le Mouloud des enfants d'aujourd'hui n'est que bruits assourdissants, cris, violence et frayeur. On est loin de la douce flamme conviviale de la bougie, signe de joie et de fête dans la paix, associée, en cette nuit, à la lumière divine.
Une ambiance de fraternité joyeuse et désintéressée unissait, durant cette fête religieuse, les enfants que nous étions. Les pétards, à l'époque, faisaient quelques étincelles sous l'effet du choc de la pierre et si peu de bruit, mais les bougies, elles, de différentes couleurs, de différentes tailles, étincelaient de mille et une lueurs, illuminant intérieurs, patios, escaliers, terrasses et ruelles de nos villages par la grâce des enfants, tous les enfants en âge de tenir une bougie allumée.
À la nuit tombée, soit la veille du Mouloud, les mères allumaient une bougie dans chaque pièce de la maison, y compris le corridor, la cour et autres dépendances : ici, un chandelier, là, un bougeoir, une soucoupe comme support à la bougie qui durait — si fine fut-elle — jusqu'à l'aube. Ces lumières multiples, présentes dans tous les foyers, avaient quelque chose de féerique, d'immatériel, de sublime. L'atmosphère était à l'illumination, à l'émerveillement…Dehors, les enfants, en groupes, en processions, des bougies allumées, tenues inclinées, à la main, ou placées en position verticale dans des boîtes de conserve en fer-blanc, ouvertes, d'un côté, perforées de plusieurs trous, de l'autre, et maintenues par du fil de fer, déambulaient réjouis à travers le village.
Filles et garçons, ensemble, certains plus bruyants que d'autres, un plateau en doum (tbaq), entre les mains du (ou de la) plus âgé(e) d'entre eux, en tête de la procession, allaient d'une porte à l'autre, d'une demeure à une échoppe, en chantant des louanges au Prophète Mohamed (QSSSL) : sur sa naissance, sa beauté, ses vertus, sa perfection…Ces cantiques ou chants religieux qui glorifient le messager de Dieu ne laissaient pas indifférents les adultes qui ouvraient, aussitôt, la porte pour tendre une main généreuse et déposer, dans le plateau, des bougies, de la galette, des beignets, des friandises, des pièces de monnaie…à la fin de la soirée, un peu groggy, la procession s'arrêtait, en un lieu, pour partager entre chaque participant les fruits de la récolte honorablement gagnée. Dans les foyers, la derbouka battait son plein. Jeunes filles, à l'intérieur, petites, devant les portes d'entrée, s'adonnaient aux mêmes chants religieux qu'elles faisaient rythmer au son de l'instrument traditionnel. Qu'en est-il resté, aujourd'hui ? Rien. Les enfants ne vont plus chanter aux portes. La derbouka, reléguée aux oubliettes, n'intéresse plus personne. Et personne ne connaît plus, jusqu'au bout, ces longs poèmes chantés glorifiant notre Prophète Mohamed (QSSSL) les mêmes depuis plusieurs générations, dits en arabe dialectal. Le Mouloud des enfants d'aujourd'hui n'est que bruits assourdissants, cris, violence et frayeurs…
C'est à qui fera le plus de bruit, le plus de peur pour plus de mal, aussi. Il y a, pour cela, des pétards à différents prix, du carbure, des bouteilles en verre, du papier aluminium, des bombes insecticides… avec effet spectaculaire et dégâts garantis : brûlures et lésions graves au visage, aux yeux… La fête du Mouloud est assimilée, de nos jours, à des batailles qu'il faut remporter… Pour rire, a priori…À El-Affroun, l'attaque à coups de pétards et autres mini-explosifs entre deux quartiers (un riche et un pauvre) d'une même rue s'est terminée par des jets de mottes de terre, puis de pierres lorsque le stock de pétards était épuisé et l'argent de poche parti en fumée. “Daourouha toub !” nous relatait un jeune spectateur.
De l'hérésie ! Et ce qui s'appelle “double-canon”, “magnum”, “boumba” et autres noms spécialisés connus des seuls initiés, avec des “options” peut coûter, selon un vendeur, jusqu'à 12 000 DA l'unité, soit 1 million 200. Un article “pour riche ou pour fou” qui existe à Alger, selon ce même commerçant. On est loin de la douce flamme conviviale de la bougie, signe de joie et de fête dans la paix, associée, en cette nuit, à la lumière divine, à la vérité révélée.
Autres temps, autres mœurs…


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