Il avait tenté une médiation qui avait abouti à la signature d'une feuille de route visant à sceller la concorde entre toutes les composantes de la ville de Berriane. Le ministre délégué chargé des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a annoncé hier en marge de sa visite de travail et d'inspection à Khemis El-Khechna, en compagnie du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, que la reprise des hostilités à Berriane (Ghardaïa) risque de compromettre les efforts consentis par l'Etat pour y mettre un terme. Avec un langage droit et des mots forts, Daho Ould Kablia a menacé de se retirer de sa fonction de médiateur si la situation ne connaît pas une amélioration comme convenu dans le pacte de paix signé entre malékites et ibadites. La médiation de M. Ould Kablia, rappelons-le, avait permis la signature d'une feuille de route, préambule à la conclusion d'une charte de la paix visant à sceller d'une manière définitive la concorde entre toutes les composantes de la ville de Berriane. Une charte qui n'a pas été respectée et qui a poussé le ministre délégué aux Collectivités locales de réagir, tout en appelant les deux parties à assumer chacune de son côté, annonçant qu'une commission a été installée pour mettre la lumière sur les derniers événements survenus il y a quelques jours. “À Berriane, nous avons fait le nécessaire pour permettre une meilleure cohabitation entre malékites et ibadites et mettre fin aux affrontements. Dans ce sens, nous avons installé une commission d'enquête de sécurité pour chercher les raisons de ce regain de violence. Des directives strictes ont été données aux services de sécurité de la région afin d'identifier les raisons de ces troubles et désigner les auteurs qui sont derrière. Il y a beaucoup de haine, et on essaye de trouver des solutions avec les sages de la région. Il n'y a pas une maîtrise totale, d'où les derniers dépassements. Ceci dit, ce qui compte pour nous, c'est de rapprocher les sages des deux communautés. Néanmoins, je pense que les raisons de ces troubles résident dans la situation sociale que connaît la région, notamment le chômage. Et la solution est tributaire de la mise en œuvre d'un programme de développement pour la région ; c'est là, la solution”, a-t-il ajouté. Enfin, Daho Ould Kablia a menacé de se retirer si la situation ne connaît pas une amélioration et un esprit de responsabilité de chaque part. “Moi, j'ai été clair, je leur ai dit que si vous ne vous entendez pas, alors dans ce cas, je me retire. Je ne suis pas ici en tant que ministre pour vous imposer des choix, mais chacun de vous doit faire de son côté des concessions pour que la région retrouve sa stabilité”. Sur un autre registre, le ministre des Travaux publics Amar Ghoul a insisté auprès des responsables du projet de l'autoroute Est-Ouest afin de mettre les bouchées doubles et livrer le projet dans les temps. “Globalement, l'état d'avancement des travaux est appréciable ; plusieurs projets seront incessamment livrés à la circulation avant les délais contractuels. Certains tronçons au niveau du Centre et surtout à l'Est et une partie de l'Ouest sont d'une topographie très complexe et d'un terrain accidenté et difficile. Pour ces tronçons-là, des efforts supplémentaires seront consentis. L'essentiel, c'est que l'autoroute sera achevée avant les délais contractuels pour la majorité de son axe principal.” Terminer les travaux n'est la seule préoccupation du ministre des Travaux publics qui insistera sur le respect de l'environnement. “Reste aussi à travers, cette autoroute, à réaliser plusieurs échangeurs et bretelles et à établir bien sûr des liaisons parce qu'il y a l'autoroute et son environnement”, a-t-il déclaré à l'endroit des responsables du projet. “Il faut que tous ces projets soient construits dans une harmonie globale, que la circulation et le trafic n'obstruent pas les activités économiques et agricoles des deux côtés de l'autoroute”, a-t-il insisté.