La manifestation d'un supposé père biologique qui était jusque-là caché ne convainc pas les autorités françaises. Sophie ou Safia ? Depuis 2005, date de la disparition de la mère, la douloureuse affaire de la petite fille que se disputent son père et sa grand-mère, était connue sous le nom de Sophie. C'est le prénom donné à la fillette née en décembre 2001 dans le sud de la France, de l'union entre une Algérienne, Sarah Belhocine et un Français, Jacques Scharbook. Après des années d'attente et l'épuisement de toutes les voies de justice qui a donné raison au père, la petite se voit affublée d'un autre prénom, celui de Sarah, et le dossier promis à un nouveau rebondissement. Au moment où la gamine est délivrée des mains de sa grand-mère qui la cachait pour être remise à son père en exécution d'un arrêt de la Cour suprême, elle se voit attribuer une nouvelle paternité. On lui découvre un père biologique caché qui aurait eu une liaison avec la défunte mère juste avant que celle-ci ne convole avec M. Scharbook. Durant sa vie de couple, la mère aurait donc dissimulé à son conjoint l'identité du vrai père. C'est le nouveau scénario qui est en train d'être déroulé par la grand-mère avec en arrière-plan un argumentaire religieux qui n'est pas compatible avec la procédure de justice. Safia (et non plus Sophie) ne peut être confiée à un non musulman. C'est-à-dire le père Scharbook qui la réclame. Au demeurant, des tests ADN établiraient l'identité du vrai père qui vient enfin de se manifester. Aux yeux des autorités françaises, cet argument ne tiendrait pas la route. La situation juridique de Sophie Scharbook, “est clairement établie” et la France continue de demander qu'elle soit rendue à son père, a indiqué hier le ministère français des Affaires étrangères. “Tant par les actes d'état civil dont dispose Jacques Scharbook que par les décisions judiciaires rendues en Algérie, il résulte que Sophie Scharbook est la fille de Jacques Scharbook”, a souligné le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Frédéric Desagneaux. “La Cour suprême algérienne a, dès le 13 février 2008, confirmé que la garde de l'enfant devait revenir à Jacques Scharbook. Nous continuons de demander la stricte application de cette décision de la justice algérienne, dans les meilleurs délais”, a ajouté le porte-parole, en insistant sur un rétablissement des “droits de Jacques Scharbook à l'égard de son enfant (...), dans l'intérêt supérieur de la petite Sophie”. Le Quai d'Orsay veut-il ignorer la manifestation du supposé père biologique ? “Non !” répond une source proche du dossier. Les décisions successives de la justice algérienne ont déjà pris en compte les tests ADN qui ont établi que M. Scharbook est bien le père, selon cette source. A. O.