Les participants à la rencontre du Sheraton ont annoncé la mise sur le marché national d'une nouvelle méthode contraceptive et appellent les autorités sanitaires à introduire, dans le programme de vaccination globale, le vaccin contre le virus responsable du cancer du col de l'utérus. Les professionnels de la santé féminine ont annoncé, le week-end dernier à l'hôtel Sheraton de Club-des-Pins lors du 16e congrès de la Société algérienne de la fertilité et de Contraception, la mise sur le marché national d'un nouveau moyen contraceptif aux effets secondaires nettement moindres que ceux induits par la traditionnelle pilule. Ils ont plaidé, en outre, pour l'introduction du vaccin contre le cancer du col de l'utérus pour éradiquer une maladie assassine. Une vingtaine de laboratoires pharmaceutiques et des dizaines de gynécologues, cancérologues et oncologues ont participé à ce rendez-vous médical, inauguré par la ministre déléguée chargée de la Famille, Nouara Saâdia Djaffar. Selon la représentante de l'Exécutif, les politiques gouvernementales sur la santé de la famille, en général, et de la femme, en particulier, s'améliorent d'année en année. Elle a estimé, néanmoins, nécessaire de consentir plus d'efforts sur les campagnes de sensibilisation en direction des populations rurales, sur les pathologies spécifiques à l'anatomie féminine, notamment les cancers du sein et du col de l'utérus. La ministre a indiqué que l'indice synthétique de fécondation est passé de 2,2 à 2,7. Ce qui donne le signal à une reprise en main des programmes de planification familiale. Les organisateurs de la rencontre du Sheraton ont justement annoncé la disponibilité, en Algérie, d'une nouvelle molécule inhibitrice de l'ovulation “cérazette” et d'une méthode contraceptive par système intra-utérin au lévonorgestrel plus communément connu Mirena. “Le produit sera bientôt disponible dans les pharmacies algériennes”, a affirmé le professeur Bouzekrini, président de la Société algérienne de fertilité et contraception et responsable du premier centre public de PMA (Procréation médicalement assistée), au CHU Parnet. Cette structure, actuellement en chantier, sera ouverte au public, si les prévisions s'avèrent justes, à la fin de l'année en cours. 6% à 10% des couples algériens en âge de procréer sont stériles. Ce qui représente environ 300 000 foyers privés d'enfants. “La stérilité est un drame familial. Il faut prendre en charge ces couples. Avant, il manquait les moyens modernes d'aide médical à la procréation. Mais actuellement, le ministère met en route une bonne prise en charge”, a attesté le professeur Chafi Belgacem, du CHU d'Oran. Le point nodal des interventions des praticiens de la santé au congrès de la Société de fertilité et contraception demeure, néanmoins, le cancer du col de l'utérus dont la prévalence en Algérie et de 14 cas pour 100 000 habitants, soit 3 000 nouveaux cas chaque année. C'est une maladie assassine qui représente la deuxième cause de mortalité féminine après le cancer du sein. L'accent est surtout mis sur le vaccin contre le papillomavirus ou HPV, virus à l'origine du cancer du col de l'utérus et des verrues génitales et condylomes. Ce vaccin est commercialisé dans 114 pays, dont le Maroc, la Tunisie et l'Arabie Saoudite. “Si nous voulons que le cancer du col de l'utérus disparaisse un jour de chez nous, il faut vacciner. Nous ne pouvons pas continuer à dépenser de l'argent dans le traitement. La prévention est impérative”, a recommandé le Pr. Bouzekrini. Et par prévention, les praticiens de la santé entendent le dépistage précoce du cancer par des frottis et la vaccination des jeunes filles nubiles. Les autorités algériennes hésitent, néanmoins, à introduire le vaccin contre les HPV dans le programme de vaccination globale à cause du gros coût financier qu'il induit. Des médecins font le forcing pour amener la tutelle à transcender ses réticences. “Pour le moment, il n'y a pas de réunions de consensus, mais des discussions sont en cours”, a déclaré le professeur en gynécologie obstétrique. Souhila Hammadi