Les deux grands laboratoires suisses, Novartis et Roche, se préparent à fournir Tamiflu et vaccins à la communauté internationale exposée à la menace d'une pandémie de grippe porcine, profitant d'un regain inespéré pour leurs produits. Menacés par la crise financière mondiale, les deux groupes helvétiques vont pouvoir augmenter leur chiffre d'affaires d'une manière inattendue, même si les analystes s'interrogent sur la durée du rebond. Roche produit ainsi l'antiviral Tamiflu, l'un des seuls médicaments anti-grippaux — avec le Relenza du laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) — à être efficaces contre le virus de type A (H1N1), selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le groupe bâlois, qui n'est pas actif dans le domaine des vaccins, a indiqué être en train de “renforcer” sa production du Tamiflu, dont il peut théoriquement augmenter la production à 4 milliards de comprimés par an, selon un porte-parole. Le groupe est également “prêt” à expédier 3 millions de doses de Tamiflu, en supplément des 220 millions de doses déjà disponibles dans le monde. Il attend toujours le feu vert de l'OMS pour expédier ces stocks dans un délai de 24 heures. Le concurrent Novartis pourrait, lui, profiter de son savoir-faire en matière de vaccins, notamment grâce à la technologie des cultures cellulaires, plus efficace et rapide que la production classique par œufs. Le groupe de Daniel Vasella, qui a été contacté par l'OMS pour le développement d'un vaccin, attendait toujours de recevoir le virus souche pour pouvoir préparer la production d'un vaccin.