Eberlué, subjugué, stupéfait, tous les qualificatifs ne suffisent pas pour décrire l'émotion qui s'est emparée du président Serrar samedi soir au stade Santiago-Bernabeu de Madrid où il a assisté au classico Real-Barça remporté par les Catalans sur le score sans appel de 6 à 2, avec un festival de Lionel Messi. Serrar était invité avant le début du match sur le plateau d'El Djazira Sport où il a intervenu pour analyser le match en compagnie de Bakero, l'ex-joueur du Barça, et le Tunisien Tarek Diab. Durant la pause, le boss sétifien nous a contacté pour nous parler de cette folle ambiance au mythique stade madrilène. “Je vous jure qu'on dirait que j'ai changé de planète. Vous ne pouvez jamais imaginer l'ambiance ici dans ce temple. Il y a du tout, du foot, du spectacle sur le terrain et dans les tribunes, des couleurs, des chants et surtout du fair-play. Vous imaginez, le Réal mené sur son terrain par 3 à 1, pas le moindre objet lancé sur le terrain, les supporters sont en colère, mais ne jettent rien sur le terrain. Vous imaginez cette scène en Algérie ? je vous jure que cette soirée m'a dégoûté de notre football, il nous faut au moins un siècle pour atteindre ce niveau. Il reste un très long chemin à parcourir pour arriver à ce très haut niveau. J'ai côtoyé des personnalités du football espagnol qui m'ont surpris par les idées qu'elles développent en matière de sponsoring, de formation ou de gestion. Je sentais que je venais d'une autre planète, moi président d'un grand club en Algérie, cela m'a fait rire sincèrement, je n'en revenais pas. J'assiste en ce moment à une fête de football espagnol car, pour les Espagnols, ce n'est pas uniquement une rencontre de foot, mais un événement vécu par tous les Espagnols, sans que le cadre sportif soit dépassé, pourtant ce sont deux populations différentes, ce sont les Catalans contre les Castillans, c'est le foot qui l'emportait. Je voudrais que cela soit vécu chez nous. Ce qui m'a surpris le plus, c'est qu'avant le début du match d'une heure, le stade contenait à peine 5 000 personnes. Dès le coup d'envoi, ils étaient 100 000, c'est invraisemblable. Chez nous, il faut se lever à 6h pour pouvoir voir un match qui débute à 15h, il y a trop de choses à revoir”, nous affirme-t-il l'air quelque peu hébété par l'enthousiasme que suscite ce derby regardé en direct par près de 2 milliards de personnes et dont la recette dépasse 10 millions d'euros (100 milliards de centimes).