L'Organisme de justification de la diffusion n'est pas né d'hier, il assure sa mission depuis 1922 déjà. Quand les annonceurs de l'époque avaient pensé qu'un système de mesure était indispensable pour connaître la véracité des chiffres de tirage annoncés par la presse. Ils estimaient que seule la diffusion est la base de négociation honnête. OJT d'abord en 1922, l'appellation OJD est intervenue en 1948. Autre date importante, 1963 avec la création de la Fédération internationale des bureaux de contrôle de la diffusion, (IFABC). Elle œuvre dans le sens d'une plus grande standardisation des méthodes de mesure de la diffusion de la presse et des médias associés à travers le monde. Chaque membre de l'IFABC travaille directement en collaboration avec sa presse nationale. Il doit assurer son indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques ou de groupes de pressions locaux. C'est pourquoi l'IFABC ne rassemble que des organisations non commerciales, représentant à parts égales les principaux acteurs du secteur : éditeurs, annonceurs, et agences de publicité. 41 membres à travers le monde Aujourd'hui, l'IFABC rassemble 41 membres à travers le monde. Cependant, tout le continent africain avec le monde arabe ne compte qu'un seul adhérent actif, l'OJD Maroc. Son ex-secrétaire général et ancien dirigeant du groupe de presse marocain, Nasredine El Afrit, avait estimé que “l'augmentation de la concurrence entre les supports pour la publicité avait rendu nécessaire la création d'un tel organisme. L'OJD a fait du bien à la profession dans la mesure où l'on peut prouver les arguments qu'on avance. Il tire la profession vers le haut et vers plus de transparence”. Quant à savoir pourquoi ils ont adhéré à l'OJD, l'on considère qu'une telle démarche crédibilise davantage la profession et permet d'avoir des chiffres sur les ventes réelles des concurrents, de manière à mieux connaître sa place sur le marché et bâtir un argumentaire commercial adapté à la force de vente de chacun. De plus, même si l'adhésion à l'OJD n'a pas toujours d'impact sur les recettes publicitaires des journaux, elle introduit une certaine sérénité dans les relations médias, annonceurs, Etat. Un tel argument massue devrait se suffire à lui seul pour amener notre pays à adhérer à l'OJD. Un judicieux préalable à l'organisation par l'Etat, de la presse, des médias et de toute sa corporation ! Pourquoi adhérer ? Les éditeurs disposent d'un outil marketing qui favorise l'établissement d'un bilan des actions entreprises, période par période, et des performances de leurs publications, les autorisant ainsi à fixer des tarifs de publicité conformes à leur diffusion. Dans de nombreux cas, les chiffres de l'OJD sont leur seule référence. Aussi, les annonceurs disposent également d'informations qu'ils sont en droit d'attendre de la part des supports pour justifier les choix opérés dans leurs plans médias. De même que les agences médias, ou agences conseil, comptables des investissements de leurs clients, peuvent procéder à une sélection rigoureuse des supports. Par ailleurs, l'OJD met à la disposition de ses adhérents une base de données qui recense les chiffres des 20 000 procès-verbaux et déclarations de diffusion sur l'honneur (DSH) de tous les titres et supports membres de l'OJD depuis 1979. En plus de fournir des chiffres plus complets et plus détaillés, cette base de données fournit des tableaux de bord essentiels à la compréhension du marché de la presse et de ses évolutions. Les chiffres de l'OJD servent dans de nombreux cas de base de référence pour les pouvoirs publics, l'administration, les tribunaux, etc. lorsque se pose la question de connaître avec exactitude la diffusion de certains supports. Une potentielle adhésion de l'Algérie à l'OJD, synonyme de label de la diffusion, constituera le meilleur des garants de la manne publicitaire, nerf de la guerre de la presse, où seuls les meilleurs survivront à la réalité des chiffres… véritable suffrage des lecteurs.