La banque Société Générale Algérie est allée hier à la rencontre de ses clients à Blida pour leur présenter ses différents produits et services, en matière d'accompagnement dans les grands projets, en matière de leasing, de commerce extérieur, de gestion…, mais aussi de crédit à la consommation. L'objectif est de maintenir une certaine proximité avec les chefs d'entreprise, clients de la banque. La Société générale Algérie (SGA) élargit, petit à petit, son réseau et développe ses activités de banque de détail. Alors que leur nombre ne dépassait pas 8 à fin 2004, la banque affiche 54 agences à fin mars 2009, dont deux dédiées aux grandes entreprises, présentes dans 13 wilayas, devenant d'année en année un peu plus proche de ses clients. L'objectif est d'atteindre 70 agences à fin 2009 et 85 agences à fin 2010. La bonne santé de SGA s'affiche aussi à travers deux autres indicateurs ; de 416 personnes en 2004, l'effectif de la banque a triplé avec 1 259 personnes à fin mars 2009. Au-delà du réseau et du personnel, la Société Générale Algérie, c'est aussi plus de 215 000 clients (197 000 particuliers, 9 600 professionnels et TPE, 9 000 PME et 200 grandes entreprises). Le total d'engagement est estimé à 141 milliards de dinars, soit environ 2 milliards de dollars. Mais ce développement risque d'être contrarié au cas où la justice algérienne, notamment le conseil d'Etat, trancherait en faveur de la commission bancaire qui, faut-il le rappeler, a épinglé Société Générale Algérie, comme beaucoup d'autres banques privées, sur certaines irrégularités. “L'affaire est en justice”, s'est contenté de dire le président du directoire de la banque M. Gérald Lacaze, lors d'un point de presse organisé en marge de la rencontre, soulignant que “les amendes sont énormes”. “Tout le monde est embarrassé par cette affaire”, estime-t-il. une affaire qui, selon lui, relève de l'interprétation des textes. “Il n'y a aucune tentative de fraude”, affirme-t-il, plaidant, au passage, pour l'adaptation des textes. Interrogé sur l'augmentation du capital prévu par la loi, le président du directoire de la banque affirme que “Société Générale est une banque algérienne. D'ici la fin de l'année, on sera à 10 milliards de dinars”. Le capital de la banque est actuellement de 2,5 milliards de dinars. M. Gérald Lacaze a indiqué que Société Générale Algérie, depuis plusieurs mois, est en attente d'autorisation de la Banque d'Algérie de porter le capital à 5,5 milliards de dinars. Le président du directoire a souligné que “depuis son ouverture, le groupe Société Générale a toujours conservé ses profits dans les comptes de sa filiale. En d'autres termes, il n'y a pas eu de remontée de dividendes vers l'actionnaire”. En matière de crédit à la consommation, le président du directoire de la banque algérienne affirme qu'“on ne refuse pas de financer le véhicule, mais nous réorientons notre politique de crédit aux particuliers vers des produits d'équipements produits en Algérie, pour être conforme à l'orientation du gouvernement.” Pour rappel, la banque a déjà décidé de porter le minimum de ressources mensuelles exigées à 35 000 DA au lieu de 25 000 DA auparavant. En d'autres termes, il faut avoir un salaire de 35 000 DA par mois pour accéder à un prêt véhicules. Mais la banque a introduit une autre facilité d'achat de véhicules, du moins pour ceux qui ont un salaire supérieur à 35 000 DA. L'acheteur peut accéder au crédit automobile chez les concessionnaires qui sont équipés d'“outils experts” pour suivre le dossier de crédit et déterminer l'éligibilité ou pas du postulant. Aucune domiciliation de salaire n'est exigée, il suffit d'être bancarisé (banque ou ccp). Quant aux taux élevés pratiqués par Société générale Algérie, M. Gérald Lacaze explique que “quand il n'y a pas assez de dépôts, on augmente les coûts de crédit, avec la rémunération des dépôts”. En parallèle, la banque a augmenté le taux de rémunération des dépôts. Société Générale a d'ailleurs lancé le produit épargne Kenz+ avec un taux d'intérêt pouvant aller jusqu'à 4% l'an, avec un dépôt minimum de 10 000 DA. Malgré l'abrogation de la mesure faisant obligation aux entreprises publiques de déposer leur avoir que dans les banques publiques, sur le terrain la situation n'a, semble-t-il, pas changé. C'est une des contraintes d'ailleurs relevées par la plupart des banques privées de la place qui limitent l'expansion des banques privées. Même le marché interbancaire n'est quasiment animé que par les banques privées, alors que les surliquidités sont logées dans les banques publiques.