Les étudiants de la faculté de médecine d'Alger crient leur désarroi. Face à la grève enclenchée par le Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM) et celui des maîtres assistants, depuis le 3 janvier dernier, les étudiants en médecine n'ont pu ni suivre leurs cours ni passer leurs examens. Et c'est tout leur cursus qui se retrouve ainsi sérieusement compromis. Face à cette situation, étudiants et étudiantes de la faculté de médecine d'Alger ont décidé de se mobiliser pour faire entendre leur voix et faire part de leurs droits. Pour cela, les différentes promotions se sont réunies récemment à la faculté de Laperrine et ont désigné leurs représentants. Ces derniers ont assisté à deux reprises aux congrès du SNPDSM. Ce qui leur a permis d'exprimer l'anxiété de leurs camarades quant à cette grève qui les prend tout simplement en otages. A ce titre, les étudiants en médecine ont affirmé à leurs enseignants qu'ils refusent de perdre une année entière de formation qui serait considérée comme année blanche. En se déplaçant à notre rédaction, la déléguée des différentes promotions de la faculté de médecine d'Alger nous a fait part des vives inquiétudes de ses camarades. «Nous refusons d'être les victimes de cette grève. Nous ne sommes pas des monnaies d'échange. On demande aux deux parties de ne pas nous faire payer leur bras de fer», déclare-t-elle. La représentante des étudiants a par ailleurs insisté sur le dialogue que les étudiants ont pu instaurer avec les enseignants grévistes. «Nous comprenons leurs motivations. Eux, aussi, comprennent notre angoisse. Ils nous ont invités à tous leurs congrès pour nous tenir au courant de l'évolution de la situation», explique-t-elle. Aujourd'hui, beaucoup d'interrogations assaillent les étudiants. «Devons-nous entamer un nouveau module ou attendre de rattraper l'ancien ? Qu'adviendra-t-il de notre cursus si cette grève dure encore ?» Les incertitudes risquent bel et bien d'obscurcir les horizons de ces étudiants. Pour rappel, sur les 11 facultés de médecine du pays, 10 sont entièrement paralysées. Et tout le monde s'attend à ce que cette situation perdure…