Intrigués par la présence de deux Subsahariens à bord de la voiture d'un médecin connu sur la place de Ghardaïa, des éléments des services de sécurité ont procédé aux vérifications d'usage. Ne s'attendant pas à cet interrogatoire, le médecin a d'abord prétendu avoir été escroqué par les deux Maliens qui lui ont soutiré la somme de 27 millions de centimes. Somme qui devait, selon lui, être convertie en euros. Les Africains affirmèrent, quant à eux, que c'est le médecin qui les a contactés pour lui changer des dinars contre des euros, faux bien sûr, en leur apprenant qu'il possédait le matériel et les produits nécessaires. Ils lui auraient demandé de leur ramener quelques coupures de vrais euros pour en dupliquer des faux. Non convaincus par les déclarations des uns et des autres, les enquêteurs procédèrent à la perquisition du domicile du médecin. Ils découvrirent deux petits coffres métalliques contenant des coupures de papier en format de billets de banque colorés en bleu, ainsi que des gants en plastique, des masques et des produits chimiques servant à la confection de faux billets de banque. Le médecin, confronté à toutes ces preuves, a finalement reconnu qu'il détenait ces produis depuis trois mois et qu'il attendait ces Africains pour lui fabriquer des faux euros contre un pourcentage de 5 à 10% du produit de la vente de la valeur nominale. Présentés samedi devant le procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa, ils ont été écroués par le magistrat instructeur à la prison de Chaâbet Ennichène de Ghardaïa pour détention de produits et de matériel destinés à la falsification de monnaie.