Depuis vendredi, la circulation urbaine motorisée est régie, à Mostaganem, en vertu du nouveau plan de circulation spécialement élaboré et recommandé par le Betur (Bureau d'études des transports urbains), l'une des filiales de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA). La mise en œuvre était à l'ordre du jour depuis quelques mois déjà, mais c'est l'avènement imminent de la saison estivale qui semble l'avoir précipitée. Intervertissant sens et contresens au niveau de maintes artères du centre-ville, un renfort policier conséquent a été nécessaire pour l'imprégnation des automobilistes quant aux nouveaux sens et directions édictées. Une précipitation dans l'application qui, de prime abord, risque fort de vouer à l'échec l'impact de ce plan, du moment qu'elle le réduise à de simples mesures de changement dans les sens de la circulation, en occultant les autres aménagements recommandés devant être opérés en parallèle. Ainsi, dans la perspective de décongestionner le flux de véhicules à travers le noyau urbain, grosso modo, il s'agira d'augmenter les issues de sorties du centre-ville, tout en réduisant le nombre de voies y drainant la flotte automobile. Echafaudé sur des études techniques ayant duré quelque trois années, outre ce changement dans les itinéraires et les sens des voies, notamment au niveau du centre quasi-instamment engorgé, le plan prévoit une importante batterie de mesures et aménagements à entreprendre en vue d'une efficacité maximale. Dans ce cadre, ce sont quelque 15 carrefours qui doivent être dotés de signalisations lumineuses. Une opération d'envergure qui nécessiterait une enveloppe financière de l'ordre des dix millions de dinars. Le plan qui considère la circulation à l'échelle étendue à l'ensemble du groupement urbain de Mostaganem prévoit également un réseau de parkings, intégré dans un système spécifique régissant le stationnement dans l'enceinte du tissu urbain. Deux projets de réalisation de tels parkings publics, dont la gestion reviendra aux collectivités locales, sont inscrits au titre des prochaines années. L'amélioration de la fluidité du trafic routier urbain passe par la réalisation de deux trémies au centre-ville ; une à proximité du marché de AIn Sefra et l'autre à hauteur du siège de la daïra de Mostaganem. Eté comme hiver, mais plus particulièrement en période estivale, le centre-ville est invivable entre 10 et 14h. Autant pour le piéton que pour l'automobiliste, c'est un véritable calvaire. Places publiques, marchés, cafés, magasins, trottoirs et chaussées sont au comble de leur concentration humaine. Dans un rayon qui ne dépasse guère le kilomètre, on relève le plus fort regroupement de services publics et parapublics, d'administrations et de commerces attractifs. Chaque jour, Mostaganem vit un exode rural massif. Dès les premières heures de la journée, les transports en commun commencent à déverser, dans des stations refoulées aux quatre coins de la cité, des flots d'usagers d'un jour ou de quelques heures. En panne d'initiatives, les communes ne proposent rien pour retenir leur population. L'anarchie qui a toujours caractérisé le secteur du transport urbain perdure. Les services compétents concernés ne sont pas toujours vigilants et les opérateurs ne ratent jamais l'occasion d'agir à leur guise, de manière à s'assurer la plus juteuse rente possible. Au détriment de la fluidité de la circulation, ce sont des bouts de trottoir squattés qui font office de gares et de stations urbaines. Jusque-là, que d'initiatives, d'aménagements et réaménagements, de transferts ou de délocalisation de stations de bus et de taxis, ont été tentées, à titre empirique et expérimental. Vainement, les mesures, évacuées et remises en cause, au gré de l'humeur d'un riverain dérangé, ou d'une corporation incommodée, n'ont pas encore soulagé Mostaganem de son encombrement étouffant. La portée des demi-mesures qu'on vient de mettre en branle ne sera vraisemblablement guère plus “spectaculaire”. M. O. T.