Dix huit candidats à l'émigration clandestine, 9 d'Annaba, 5 de Skikda et 4 de Tébessa, sauvés dimanche en fin de journée d'une mort certaine par les éléments des garde-côtes, ont fait l'objet, hier, d'une citation directe ordonnée par le tribunal d'Annaba. Le groupe de harragas a été présenté à la justice conformément à la nouvelle loi n° 09/01 du 25 février 2009, modifiant et complétant l'ordonnance n° 66/156 du 8 juin 1966 portant code pénal, notamment l'article 175-bis qui stipule qu'“une peine de 2 mois à six mois d'emprisonnement ferme ou une amende de 20 000 DA est applicable à quiconque se rendrait coupable d'émigration clandestine”. Le groupe des harragas avait pris le départ mercredi dernier dans la soirée (23h) à partir de la plage d'Oued-Bakrat, dans la commune de Seraïdi. Les harragas étaient entassés à bord d'une embarcation de fortune avec en plus 21 bidons de 20 litres de carburant. Les candidats à l'émigration clandestine, qui ont réussi à rejoindre les côtes de l'île de la Sardaigne, n'ont pu débarquer en raison d'une mer déchaînée. Après plus de deux jours d'attente, le groupe avait décidé de rebrousser chemin. Totalement déboussolés en pleine mer, l'un des harragas a réussi toutefois à joindre son père à l'aide de son téléphone portable. Alertés tôt dans la matinée de dimanche par ce parent, les garde-côtes lancent dès 7h une large opération de recherches et de sauvetage, à laquelle avaient pris part également ceux d'El-Kala. Il a fallu près de 10 heures de recherches pour enfin retrouver les harragas sains et saufs, mais certains d'entre eux étaient dans un état lamentable. B. BADIS