La Protection civile a pointé du doigt “certains secteurs” censés contribuer à la protection des estivants mais qui ont brillé par leur absence. À l'approche de la saison estivale et avec le grand nombre de personnes attendu au bord des plages, la Direction générale de la Protection civile, a rendu public, hier, le bilan des activités de ce corps, en matière de surveillance des plages, durant l'été dernier. Selon le document, l'été 2008 s'est caractérisé par une baisse considérable du nombre de personnes décédées dans les plages. Le rapport affirme que la saison 2008 est la moins meurtrière depuis 2002. En effet, le nombre total des personnes mortes par noyade est passé de 153 en 2007 à 109 en 2008, soit une baisse de 28,76%. Parmi les personnes décédées, 85 ont été enregistrées dans des plages interdites, ce qui correspond à 78% des personnes décédées, contre 24 qui ont laissé leur vie dans les plages surveillées, soit 22%. Le rapport démontre que 70,83% de ces noyades, soit 17 sur les 24, ont eu lieu durant les heures de surveillance. Cependant, le bilan le plus lourd a été enregistré dans les barrages, les mares d'eau, les retenues collinaires et autres plans d'eau. Le nombre de décès dans ces endroits “improvisés en plage” quand la chaleur se fait étouffante équivaut à lui seul au nombre total de personnes décédées dans l'ensemble des plages surveillées et interdites, soit un nombre de 109 noyades. Au niveau des barrages, la Protection civile a enregistré 26 morts, 20 autres dans les oueds, 11 dans les lacs artificiels et 24 dans les retenues collinaires. Mais le taux le plus élevé concerne les mares d'eau où l'on a enregistré 28 décès. Ces chiffres indiquent que ces lieux sont très fréquentés en raison sans doute de l'impossibilité pour bon nombre de jeunes d'accéder aux piscines municipales ou privées, notamment à l'intérieur et au sud du pays. Ainsi, la Protection civile suggère de permettre à cette frange de la population d'accéder plus facilement aux endroits consacrés à la baignade et de promouvoir l'investissement dans la construction de bassins de natation. Par ailleurs, la Protection civile a pointé du doigt “certains secteurs” censés contribuer à la protection des estivants et qui ont brillé par leur absence. “Le même constat est fait chaque année, à savoir l'absence flagrante et le manque d'engagement de certains secteurs légalement concernés par les dispositifs de surveillance des plages et des baignades, ce qui laisse la plupart du temps les services de la Protection civile seuls à assumer cette mission, partagés entre celle-ci et la lutte contre les incendies de forêts, de récoltes et de palmeraies”, lit-on dans le document. Néanmoins, la Direction de la Protection civile atteste que “la mission des agents de la protection sur les plages est rendue de plus en plus difficile à cause de l'inobservation par les estivants des règles élémentaires et consignes à savoir, la fréquentation des plages interdites à la baignade, la baignade en dehors des heures de surveillance et le non-respect de la signalisation de l'état de la mer”, ajoute la même source. La Protection civile a également fait savoir qu'“il est important de souligner l'absence des services de sécurité dans certains plages, laissant ainsi nos agents sans aucune protection face à l'agression de certain individus”. “En conséquence, il serait nécessaire d'attirer encore une fois l'attention des autorités locales sur la nécessité d'impliquer pleinement les secteurs concernés par la mise en place des bonnes conditions à l'ouverture des plages et ce, dans le souci de garantir une meilleure sécurité aux estivants”, conclut le document.