À la veille de la saison estivale, c'est le branle-bas de combat chez les élus des communes côtières et les acteurs en charge du tourisme. Le littoral béjaoui s'apprête comme chaque été à accueillir des millions d'estivants. Avec ses 45 plages et ses sites féeriques à l'image du mont Gouraya, le Pic des singes, le cap Carbon, la grotte d'Aokas, l'île des Pisans à Boulimat, des monuments et des sites historiques et bien d'autres joyaux naturels, Béjaïa attire des millions de touristes. Face à cette demande qui explose chaque été, Béjaïa peine à bien accueillir le rush d'estivants. Les scènes où les estivants dorment à la belle étoile sur les plages sont fréquentes. L'an dernier, Béjaïa n'a pu offrir que 500 000 nuitées aux estivants. Les hôtels (tous de classe modeste), les campings et les chambres d'hôte affichent complet dès les premiers jours de vacances. La wilaya ne compte en tout et pour tout que 69 hôtels (3 611 lits) dont 21 balnéaires (1 666 lits). Seuls deux nouveaux hôtels ont ouvert leurs portes depuis dix ans. Une quarantaine d'hôtels sont en projet. Des projets qui traînent en longueur. Une quinzaine d'opérateurs sont porteurs de projets de réaliser des villages d'excellence sur les 11 ZET qui totalisent les 102 ha. Leurs dossiers sont au niveau du Conseil national d'investissement (CNI). Quelque-uns d'entre eux auraient obtenu le quitus du CNI, selon des sources concordantes. Parmi eux figure un projet du groupe Cévital (qui prévoit de réaliser un village touristique de haut standing 2 600 lits sur 26 ha). En attendant une grande politique touristique dont devra bénéficier ce littoral censé être un pôle touristique d'excellence, les acteurs locaux en charge du secteur tentent tant bien que mal de faire avec les moyens du bord. La préparation en prévision de la saison estivale concerne plusieurs acteurs de l'exécutif et collectivités locales. Première tâche : hygiène et embellissement des espaces balnéaires. “Des travaux de nettoyage des plages seront lancés dans le cadre du dispositif Blanche Algérie. Sur les huit quatre seront dotées de cribleuses de sable. La Protection civile sera équipée de Zodiac pour les besoins des opérations de sauvetage”, énumère le directeur du tourisme. “Pas moins de 34 plages seront ouvertes à la baignade sur un total de 45 plages. Ce seront donc 11 plages qui seront fermées. La cause : point de postes de surveillance. Aucune plage ne sera fermée pour cause de pollution”, précise le directeur du tourisme. Un collecteur et des stations de relevage des eaux usées ont été réalisés il y a deux ans, pour éviter le déversement d'égouts dans la mer. Autre bon point pour l'environnement : la décharge sauvage qui défigure la plage d'Aokas sera éradiquée. 7 millions de DA sont dégagés pour la délocaliser à Tizi Nberber. Une commission élargie aux élus a fait le point au début de l'année. Les besoins ont été cernés et un état des lieux a été fait. Des idées sont avancées. Reste le financement. Il n'y a pas de budget spécial saison estivale. Chaque département de l'exécutif y contribue. L'APW et les municipalités participent chacune avec des petits budgets (2,5 milliards de centimes environ). Et le rôle de coordination échoit à la direction du tourisme qui agit sous tutelle du wali. La commission en charge d'établir un diagnostic a estimé les besoins financiers à pas moins de 40 milliards de centimes. Un budget prévisionnel appelé à financer les études d'aménagement des plages, la dotation des infrastructures balnéaires en commodités (eau, énergie, assainissement) et offrir un cadre nécessaire pour l'exploitation des aires balnéaires par des zones d'animation. Le directeur du tourisme ira, lundi prochain, défendre tous ces projets devant la direction générale du budget, lors d'une réunion d'arbitrage. Cherif Lahdiri