Il ne suffit pas de faire l'éloge de ce patrimoine riche et dense mais de le “vendre” aux nouvelles générations à l'aide d'un discours simple et pertinent afin d'obtenir le feed-back souhaité, soit l'adhésion de ce public aux valeurs ancestrales d'une Algérie authentique. Les journées d'étude du patrimoine matériel et immatériel organisées par la direction de la culture de Batna à la Maison de la culture du 16 au 18 mai derniers, ayant pour but de sensibiliser la population à protéger la diversité culturelle, se sont distinguées par l'organisation de huit conférences, des expositions liées à l'artisanat traditionnel et des sorties sur les sites archéologiques de Lambèse et de Timgad. Les conférences programmées le premier jour ont été de qualité de par leurs informations variées et riches. Les présents dans la salle de spectacle de Mohamed-Laïd-al-Khalifa n'ont pas regretté d'y avoir assisté vu la maîtrise des sujets par les conférenciers et la langue très simple dans laquelle ils ont véhiculé leurs informations et leur savoir très érudit. Le premier conférencier Ali Guerbabi, ex-conservateur du patrimoine, a présenté une étude rétrospective sur l'Aurès antique en mettant en exergue, lors de son intervention, le patrimoine matériel dont foisonne la région où il a tenté de toucher à toutes les civilisations qui ont marqué l'histoire des Aurès en une trentaine de minutes. Quant au deuxième conférencier, le docteur d'Etat, Larbi Dahou, il a axé sa plaidoirie sur le patrimoine immatériel dans les Aurès. En prenant la parole, il a regretté l'absence de l'exposition de livres sur le patrimoine et l'histoire de l'Algérie lors de cette manifestation. Dans un langage simple, accessible à tout le monde, le conférencier a expliqué par ce qu'on entend par “patrimoine culturel immatériel” ou le “patrimoine culturel vivant”, c'est-à-dire les traditions, expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et évènements festifs, les savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel, y compris la langue en tant que véhicule du patrimoine culturel immatériel. Le conférencier a insisté pour que l'on accorde de l'importance au patrimoine matériel et immatériel du grand Aurès pour sauvegarder et préserver cette catégorie du patrimoine qui est sa mémoire et son identité.