Ce projet a aussi une importance économique de taille. La région, une fois ouverte sur le reste de la wilaya à travers l'itinéraire d'Oum Rkha, luttera mieux contre le chômage car la mobilité permet une meilleure élasticité du marché de l'emploi. Merouana cherche à rattraper le temps perdu. Après des années de laisser-aller qui ne lui ont rapporté que désarroi, on essaie, aujourd'hui, de faire face à une série de problèmes comme celui de la pollution et l'enclavement du chef- lieu de daïra, Merouana (ex-Corneille). Pour la pollution, on avance qu'elle résulte de la décharge publique installée sur le flanc d'une montagne à la hauteur de la ville et qui date de plus de dix ans. Selon un élu à l'APC, M. Hachou Zinou, “le site de la décharge date de la fin des années 1990. Elle se situe pratiquement en plein centre-ville, dans un couloir d'air, donc tout ce qui est sachets et autres rejets légers est emporté par le moindre souffle de vent pour être par la suite éparpillés dans les cités avoisinantes, celle de Kentel et les 874 logements”. Récemment, après une lutte acharnée, la commune a bénéficié d'un projet de réalisation d'une nouvelle décharge qui prend en considération les défaillances de l'ancienne, surtout en ce qui concerne l'emplacement. “La direction de l'environnement nous a promis une enveloppe pour ensevelir l'ancienne décharge”, dira l'adjoint au maire. Le second projet sur lequel compte la région pour marquer son décollage économique et social, et partant en finir avec les effets de l'enclavement, est la route qui relie la commune à la ville de Batna. En effet, la région est traversée par la RN77 qui relie les deux wilayas de Batna et Sétif. Seulement, cette route est dangereuse et impraticable. En plus des reliefs qui la caractérisent, elle est usée par le fait de son ancienneté et des intempéries. “Le problème majeur dont nous souffrons est l'isolement et seule une nouvelle route apportera la solution, le tracé d'Oum Rkha est le plus indiqué avec un raccourci de 21 km”, nous dit-on à Merouana. “Les étudiants universitaires, 11 000, en seront ravis. On a pratiquement plus de 11 000 étudiants. Avec cette route, ils auront moins de peine pour rejoindre leurs instituts.” Ce projet a aussi une importance économique de taille. La région, une fois ouverte sur le reste de la wilaya à travers l'itinéraire d'Oum Rkha, luttera mieux contre le chômage car la mobilité permet une meilleure élasticité du marché de l'emploi. “Les chiffres font peur, on a un gigantesque taux de chômage à Merouana”, nous confie toujours M. Hachou.“On compte beaucoup sur cette route pour attirer des investisseurs et créer des postes de travail pour nos jeunes”, conclut-il. Par ailleurs, selon le P/APC de Merouana, M. Guidoum Mustapha, “le projet ne devra pas nécessiter un énorme travail puisque la piste existe déjà, depuis le temps de la colonisation, et une grande partie de la route a été achevée. Il ne reste qu'environ 10 km à terminer dont seulement 300 mètres jugés difficiles”. Le wali de Batna, M. Abdelkader Bouazghi, pour sa part, nous informera que l'étude du projet vient d'être autorisée. Ainsi, à quelques semaines de la célébration du centenaire de la ville de Merouana puisqu'elle a été érigée mairie en 1909, la perle de Belezma pourra aspirer à recouvrer son rang d'antan.