Il ne se passe plus un jour sans recourir à cet outil, venu du futur, dans le seul but d'améliorer notre quotidien. Le rendant plus pratique, plus efficace, plus économique, plus transparent ? Peut-être tout cela à la fois ! Mais, pour chaque médaille, il y a un revers. Tout en nous rapprochant, les uns des autres, sur le plan communicationnel, les TIC, en revanche, nous cantonnent dans un mode de communication virtuelle, loin du contact humain, aussi indispensable pour une construction sociale et affective, entre individus. À l'image du simple message de vœux, via SMS, venu copieusement remplacer une déjà, si vieille tradition (?) qui consistait à rendre visite à des proches. Les TIC en Afrique Il serait, toutefois trop facile, voire injuste de tenir pour seule responsable, la technologie, pour justifier le subit désintérêt des uns envers les autres. Nous nous devons d'assumer notre modernité, en n'étant pas l'esclave de l'outil. Mais bien au contraire, en exploitant au mieux les technologies de l'information et de la communication, à tous les niveaux de l'activité, notamment au sein de l'administration publique (l'e-administrations), de l'économie et des besoins domestiques. L'e-administration pourrait à terme venir à bout de toutes les tracasseries de notre administration publique qui souffre de carences profondes et de vieux formalismes bureaucratiques. Selon une étude tirée de l'expérience menée récemment par le gouvernement du Togo, l'impact des TIC sur l'administration, devait concerner principalement trois niveaux : - au niveau de l'administration, pour une parfaite intégration dans l'ère de la communication via le Net. Cela va faciliter la disponibilité en temps réel et la circulation de l'information (qui sera plus fluide), l'allégement des tracasseries administratives et la transparence dans la gestion des affaires administratives ; - au niveau de la population, l'accès aux informations, aux décisions et publications des ministères de façon générale et du ministère de la Fonction publique en particulier, sera plus facile. Le fonctionnaire aura la possibilité d'interroger directement les responsables des différents départements sur des sujets divers, d'introduire des réclamations au besoin. Il aura également une facilité d'accès à tous les formulaires. Grâce aux NTIC, l'administré pourra remplir toutes les formalités depuis son lieu de résidence et par le même canal, suivre l'évolution de son dossier. Pour de nombreux dossiers, l'agent de l'Etat est obligé de faire le déplacement à la capitale pour remplir le formulaire et chercher un correspondant sur place pour en assurer le suivi. Cet outil va faciliter énormément les échanges entre les fonctionnaires et les agents chargés du traitement des dossiers, offrant ainsi à tous, les mêmes facilités d'accès aux services, quel que soit le lieu de résidence ; - enfin, l'e-administration va permettre à terme, la participation de tous, à l'instauration de la bonne gouvernance dans le pays, puisqu'on ne peut parler de bonne gouvernance sans une administration efficace. La technologie au service de la transparence Aujourd'hui, en Algérie, avec les ambitieux plans de relance, tous azimuts, l'e-administration semble être une issue incontournable. Désormais, la solution technique, au problème de la bureaucratie et de la gestion opaque, existe, elle est là, entre nos mains ! Mais avons-nous la volonté politique de rompre avec de telles pratiques aux antipodes d'une administration moderne et transparente ? Ce n'est pas si sûr ! Cependant, il ne suffit pas seulement que l'Etat achète quelques ordinateurs et crée des sites Web pour mettre en place un service public, voire un gouvernement en ligne. Le gouvernement en ligne peut se définir comme l'ensemble des activités menées par les pouvoirs publics pour améliorer l'administration et la gestion en recourant aux TIC. Il consiste à recourir à la technologie qu'offre l'Internet pour faciliter la communication entre les citoyens et les hommes d'affaires, d'une part, et le gouvernement, d'autre part. Il comprend principalement trois domaines d'activité, à savoir : les relations entre les différents services gouvernementaux, les relations entre le secteur public et le secteur privé et les relations entre l'Etat et les citoyens. Il en résulte une plus grande transparence et une réduction sensible des cas de corruption. Avant de mettre en œuvre un tel projet, il convient de procéder à l'analyse des risques. Celle-ci permet d'avoir une meilleure idée du projet lors de sa phase de mise en œuvre et réduirait les risques d'échec. Aurait-on peur des TIC ? “L'Algérie, mauvaise élève…” C'est du moins le constat du dernier rapport de Global Information Technology Raport 2009, publié par le World Economic Forum de Davos. L'Algérie, selon le même rapport, recule de... 20 places pour se classer au 108e rang sur un total de 138 pays. Les experts expliquent cette mauvaise position de l'Algérie, essentiellement par le retard qu'enregistre notre pays en matière de développement d'Internet bien que le pays ait été l'un des premiers Etats “connectés” du monde arabe : certaines universités et centres de recherche étaient, dans les années 1980 déjà, raccordés aux réseaux américains et européens. Selon les dernières statistiques rendues publiques par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, l'Algérie compte moins de 10 providers, plus de 50 000 cybercafés et 4 millions d'internautes sur une population de 35 millions de personnes. Concernant le taux de pénétration du téléphone mobile, elle connaît une forte croissance puisqu'elle effleure les 82%. D'après le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Hamid Bessalah, ce sont “neuf Algériens sur dix qui ont accès au téléphone, principalement le portable, contre 5 sur 10 en 2000”. La Tunisie s'est classée en première position dans le Maghreb et 38e dans le monde. Ce pays voisin fait mieux que l'Italie, la Chine, et se positionne comme le leader maghrébin. Ce classement, dont la plupart des pays arabes ont effectué, pour leur part, de grands bonds… en arrière, s'est basé sur quelques indicateurs, à l'instar des ventes de matériel informatique, du taux de pénétration à l'Internet ainsi que du taux de pénétration de la téléphonie mobile dans le marché local. Les TIC au service de la communication, un outil certain, pour élaborer une stratégie marketing de charme, à même de booster la demande en équipements et connexion Internet. Mais, encore une fois, serions-nous capables de répondre favorablement à une potentielle sollicitation, quand on connaît nos limites en termes de prise en charge de la clientèle, en matière de réception et technique, souvent, entravée par des lenteurs bureaucratiques, à la peau dure ? Par ailleurs, tout développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication ne deviendra réalité sur le terrain s'il n'est sérieusement adopté par les structures d'Etat, prestataires des services publics ; et à ce niveau-là, il est plus question de volonté politique que de moyens... bassement matériels. Quand on veut, on peut !