Un bilan est un plat qui se mange froid et celui de notre football ne peut être sérieusement apprécié qu?une fois les lampions des déculottés et de la passion éteints. Tout le sport algérien a prouvé qu?il était au creux de la vague, à l?image de la participation de nos athlètes aux Jeux méditerranéens d?Almeria et aux championnats du monde d?athlétisme d?Helsinki ; pour le football ce fut tout simplement l?année la plus catastrophique de son histoire. La grande désillusion est venue de cette élimination du big rendez-vous africain qui réunira en Egypte, le mois prochain, les seize meilleures nations du continent. Du jamais vu pour un football qui avait, bon an mal an, pris tout de même l?habitude de s?afficher, avec même des ambitions limitées, à la foire africaine du ballon rond. C?était une façon pour lui de garder le contact. Le football des clubs n?est pas en reste puisqu?il ne faut pas remonter à bien longtemps pour voir nos représentants balayés dès les premiers tours : la JS Kabylie, par Fello Star de Guinée un inconnu au bataillon, et l?USM Alger par la modeste formation tunisienne de La Marsa, en ligue des champions, alors que le MC Oran se faisait sortir en Coupe de la CAF par les Bamboutos de Douala. A l?automne 2005, plus aucun club en course pour un titre africain. Seul le Mouloudia d?Alger, en Ligue des champions arabe des clubs a, quelque peu, sauvé les meubles en échouant aux tirs au but aux quarts de finale face au futur vainqueur, l?Ittihad Djedda, non sans avoir essuyé quelques revers auparavant (Zamalek 0-5 et CS Sfax 0-4). Les deux autres clubs ayant pris part à cette compétition, l?ES Sétif et le NA Hussein-Dey, avaient été éliminés dès le premier tour. Reste la compétition nationale, dont le niveau reste faible, pour distraire les foules toujours avides de leur sport préféré. Par ailleurs, et pour couronner l?année 2005 qui coïncide avec la fin du mandat du bureau fédéral présidé par M. Raouraoua, l?Algérie du football a frôlé le chaos après les sérieuses menaces de suspension brandies par la FIFA à la suite du ? mauvais ? feuilleton issu du bras de fer entre la FAF et le MJS. Cette fin d?année illustre parfaitement l?incapacité de nos responsables de communiquer et de passer à des solutions pratiques pour sortir le football ? notre sport roi sans couronne ? de sa crise aux causes multiples (manque de terrains d?entraînement et de centres de formation, d?un encadrement compétent suffisant, d?une politique claire et efficace?).