“La Forem est pour le maintien de la peine capitale pour les kidnappeurs qui tuent leurs victimes”, assure Khiati Mostefa, président de la Fondation nationale pour la promotion et le développement de la recherche (Forem), que nous avons contacté hier à l'occasion de la Journée internationale des enfants disparus. Le monde a fêté hier la Journée internationale des enfants disparus. L'Algérie n'est pas en reste du monde, elle aussi est touchée par ce fléau méconnu, et très peu répandu. Dans la société algérienne, le phénomène d'enlèvement d'enfants prend des proportions alarmantes. Ce nouveau type de crime se “démocratise” en Algérie et commence à susciter une véritable psychose au sein de la population. M. Khiati dira que “nous n'avons aucun chiffre pour le 1er semestre 2009. Mais si on se réfère aux données de la presse, le nombre d'enfants portés disparus en ce début d'année ne dépasse pas une dizaine de cas”. Et d'ajouter : “Pour 2008, le nombre de disparus est de 87 enfants.” Ce chiffre atteste la régression du nombre d'enfants disparus, sachant qu'en 2007, 187 enfants ont été kidnappés. Nombreux sont les cas d'enfants disparus retrouvés morts dans la majorité des cas. Alors de nos jours, la vigilance est de mise, du moment que nos bambins risquent de rencontrer sur leur chemin de l'école, ou en allant faire du sport ou tout simplement en jouant, une personne malintentionnée. Il suffit d'une fraction de seconde pour qu'un drame arrive, qu'une vie soit perdue et une famille déchirée. Rappelons dans ce sens que les statistiques officielles font état de la disparition de 841 enfants, âgés de 4 à 16 ans, depuis 2001. Les chiffres officiels de l'an 2000 faisaient état de 28 cas d'enlèvement pour un seul mois. En 2002, 117 enfants ont été kidnappés, dont 71 filles. Le nombre d'enfants disparus s'élève à 168 en 2004. En 2006, 108 enfants ont été enlevés et 18 tués par leurs ravisseurs. Selon le président de la Forem, si le taux d'enfants disparus a diminué, cela est essentiellement dû à la médiatisation et la sensibilisation des parents, qui ont pris conscience de la situation et surveillent davantage leurs petits. “Si les kidnappeurs sévissaient en toute liberté, cela était dû au manque de vigilance et au laisser-aller des parents”, convient le Pr Khiati. À cet effet, il a rappelé l'histoire du petit Yacine disparu en 2007 à Bordj El-Kiffan, vers 14h au moment où il jouait dehors. Âgé de 4 ans, il avait été retrouvé mort au fond d'un puits. Son histoire avait provoqué un profond émoi au sein de la population. D'après notre interlocuteur, la vigilance des services de sécurité est la deuxième raison qui fait qu'il y a moins d'enfants disparus. “Les services de sécurité ont pris conscience de la gravité de la situation. Cela se traduit par la rapidité de leurs interventions. Dès qu'un cas de disparition est signalé, les services de sécurité n'attendent plus 24 heures comme autrefois pour intervenir, maintenant ils agissent de façon immédiate. Car les expériences américaine et occidentale ont démontré que les deux premières heures après la signalisation d'une disparition sont déterminantes”. M. Khiati trouve que la présence en grand nombre de barrages de contrôle rend la fuite des receleurs difficile. Néanmoins, notre interlocuteur a fait savoir que “le kidnapping ne se fait plus de manière individuelle, mais que c'est devenu un acte de bande organisée”. Car selon ses propos, “aujourd'hui, il est difficile de travailler en solitaire”.