Le professeur Mostepha Khiati, président de la fondation, a interpellé les pouvoirs publics sur l'urgence de remédier à la situation de l'enfant, mais aussi celle de l'adolescent, en énonçant des statistiques pour le moins alarmantes. La Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem) a organisé, jeudi passé, à Dar El-Imam, une rencontre à l'occasion de la Journée mondiale des droits de l'enfant. Parents et enfants étaient nombreux à se déplacer pour fêter l'événement d'autant que le programme prévoyait des animations. Ainsi, des attestations ont été remises à certains enfants qui avaient participé au programme “éducation aux droits de l'enfant”. Ceci, dans le cadre d'ateliers des droits de l'enfant, organisés dans plus d'une vingtaine d'établissements scolaires et ce, outre les centres de la Forem. Un programme initié par la Forem, financé par l'ambassade des Pays-Bas et dont en ont bénéficié 6 000 écoliers. Dans son allocution d'ouverture, le professeur Mostepha Khiati, président de la fondation, a interpellé les pouvoirs publics sur l'urgence de remédier à la situation de l'enfant, mais aussi celle de l'adolescent, en énonçant des statistiques pour le moins alarmantes. En effet, selon le professeur Khiati, il est urgent qu'un code des droits de l'enfant soit établi et appliqué afin de les protéger de tous les maux qu'ils endurent car les textes existant et les traités internationaux ne suffisent pas. “L'enfant est aujourd'hui exposé à de nombreux fléaux sociaux (…) Au niveau national, il y a entre 3 000 et 5 000 enfants nés hors mariage qui, pour des problèmes culturels, n'ont aucun droit. Il y a également 20 000 enfants physiquement ou psychologiquement maltraités parce qu'ils évoluent dans un environnement familial nuisible ou encore, entre 15 000 et 20 000 orphelins sans domicile fixe, qui vivent de mendicité ou de vol, sans oublier qu'il y a même des enfants harragas”, a-t-il annoncé. Tout en appelant les décideurs à prendre en charge les aspects législatifs et exécutifs des problèmes rencontrés par les enfants, ce dernier n'a pas omis d'y associer la responsabilité des parents. “Alors que l'école est obligatoire jusqu'en fin de cycle moyen, il y a, au niveau national, environ 300 000 enfants sur le marché du travail”, a-t-il indiqué. Les adolescents, eux, ne sont pas en reste, puisqu'en plus des problèmes psychologiques qu'ils vivent à l'instar des plus jeunes, ils sont exposés à des situations qui, quelquefois, les poussent au suicide. “Nous avons recensé près de 1 250 cas de tentative de suicide chez les adolescents”, a-t-il indiqué. S'agissant du phénomène de kidnapping d'enfants, le professeur Khiati explique que “le rapt d'enfants n'est pas un fait nouveau, c'est sa médiatisation qui en a fait un phénomène aujourd'hui… Les parents doivent être plus vigilants car lorsqu'on voit un enfant traîner dans la rue à minuit, il est clair que le risque de kidnapping ou de violence est plus élevé que si celui-ci s'était trouvé dans le domicile familial”. En outre, il précise que la position de la Forem est claire au sujet des kidnappeurs. “Nous sommes pour le maintien et l'application de la peine de mort en cas de kidnapping suivi du décès de l'enfant”, a-t-il affirmé. Le professeur Khiati a, par ailleurs, publié un ouvrage traitant de la cybercriminalité. “De plus en plus de foyers algériens se dotent d'Internet sans pour autant penser à protéger leurs enfants de la cyberpédophilie, il existe pourtant des logiciels filtrants”, a-t-il expliqué avant d'ajouter qu'il serait opportun d'organiser des campagnes de sensibilisation à ce sujet au niveau des écoles. Amina Hadjiat