L'Agence nationale de promotion des exportations (Algex) a abrité, hier, un séminaire de formation autour “des conventions, accords, règles, normes internationaux et manque de participation de l'opérateur algérien”. Kamel Khélifa, consultant international dans le transport international des marchandises, animateur du séminaire, n'a pas manqué de marteler que “l'Algérie est absente des grands enjeux stratégiques représentés par le transport maritime, mais la responsabilité incombe aussi et surtout aux opérateurs économiques agissant dans le commerce extérieur qui sont démissionnaires pour certains et pour d'autres, ils répercutent les surcoûts de leur carence sur le consommateur”. Se voulant précis, le conférencier a, à cet égard, détaillé les conventions internationales signées par l'Algérie, en vain. Evoquant la convention internationale de transport de marchandises par fer (CIM), il dira que l'Algérie a adhéré, le 27 juillet 1972, à cette convention portant aussi bien sur les transports des marchandises que sur les voyageurs et les bagages. Il notera à cet égard qu'“il serait intéressant de s'interroger sur la pertinence de cette ratification de notre pays qui a entraîné dans son sillage le Maroc et la Tunisie sans que cette convention ne profite à personne ni à un titre, ni à un autre”. À ce sujet, il dira qu'il “est espéré, dans le cadre de la Zone arabe de libre-échange (Zale) que la convention CIM profite au moins aux trois pays signataires et surtout à l'Algérie”. Aux yeux de M. Khélifa, “l'Algérie n'est pas encore prête au plan du transport routier international à affronter la concurrence des transporteurs arabes, en majorité normés et encore moins la concurrence internationale”, expliquera encore le formateur. “Jusqu'en 1989, notre pays partageait des parts de transport sur les principales dessertes avec sa propre flotte et avec des navires affrétés, atteignant jusqu'à 40% de couverture de notre commerce extérieur”, indiquera-t-il, avant de préciser qu'“à partir de 1992, on a décidé d'ouvrir le marché tous azimuts aux étrangers mettant en péril le pavillon national. On connaît la suite… de 40% dans les années 1980, le pavillon national est passé à un taux de 2% et sans moyens, laissant notre pays occuper une piètre 153e place dans la logistique mondiale”, expliquera M. Khélifa. Toutefois, la grande question aux yeux de cet expert international “est de savoir maintenant pourquoi avoir désarmé le pavillon national et ouvert les activités juteuses, comme la consignation à l'initiative étrangère, sans contrepartie aucune”. Aussi pour lui, “si le pavillon national n'est pas renfloué dans moins de deux ans, la totalité de notre commerce extérieur sera entre les mains des étrangers”. Il faut que la société professionnelle s'organise, interpelle-t-il.