Les surcoûts dans la chaîne des transports et de logistique, l'absence de réglementation encadrant l'activité des transports et ses auxiliaires (transitaires, chargeurs, commissaires de douanes et mandataires), ont constitué, hier, les principaux points évoqués lors d'un séminaire destiné aux opérateurs du commerce extérieur, organisé au siège de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur, Algex. Lors de cette rencontre de formation, les principaux problèmes du secteur des transports et de logistique ont été soulevés, soit les surcoûts du fait de manutention, du transport et du port, etc. " Les surcoûts dans la chaîne des transports et logistique, sujet récurrent depuis des lustres et dont les proportions ne font que s'aggraver d'année en année, il est déplorable que nous n'avons pas la maîtrise de la chaîne de transports et de logistiques, l'Algérie n'a pas élaboré une charte de partie", regrette Kamel Khelifa, animateur du séminaire et consultant international. Comment parvenir à réduire les surcoûts de la chaîne des transports et de logistique dans un climat plein de problèmes ? Selon l'orateur, le code maritime algérien est favorable aux exportateurs au détriment des manutentionnaires. Il dira aussi que le chargeur algérien n'a pas de culture, donc il n'apporte pas de valeur ajoutée au pays. L'Algérie est un pays mono exportateur ( voyage aller plein et retour à vide). D'après lui, il existe en Algérie quelque 35 000 transporteurs, et 300 exportateurs. Il explique toutefois que "ce sont des chiffres énormes, soit un déséquilibre, comment peut-on encadrer tout ce nombre ?" s'est-t-il interrogé ; à Alger seulement il y a 17 000 opérateurs dans le transport urbain, " comment donc peut-on gérer et orienter cette activité livrée à elle-même ; en effet, des sommes colossales que nous perdions parce que nous n'avons pas orienté l'activité", dira-t-il. En plus, il y a l'encombrement portuaire, notamment au port d'Alger, soit une déconcentration du commerce, car tout se fait à Alger au lieu de se faire dans d'autres wilayas et d'autres ports du pays. M. Khelifa suggère de développer d'autres trafics , les ports d'Oran et Annaba sont en train de chaumer. Le consultant international dira, dans ce contexte, qu' il n' y a pas un portique soit un port qui répond aux normes. En Chine par exemple, 50 conteneurs sont traités en 1 heure tandis qu'en Algérie 9 à 10 seulement. Il évoque, dans ce sens, l'absence d'encadrement des opérateurs du commerce extérieur (importateurs) et aussi comment vendre et acheter en toute liberté. "Il n'y a pas d'orientation, mais par contre une ouverture sauvage de l'importation au tout-venant, et une mauvaise pratique du commerce extérieur", a-t-il fait remarquer. Ainsi, plusieurs opérateurs économiques sont confrontés à de tas de problèmes bureaucratiques et administratifs, des problèmes qui n'existent que chez nous. En effet, il y a une véritable absence de terminaux roulies, un manque d'espaces pour accueillir des remorques une faiblesse de l'organisation de productivité portuaire, l'absence d'une démarche de transmission des données informatisées EDI. Aussi, l'inexistence d'organisateurs portuaires adéquats, surcoûts du fait de la manutention et du port. " L'Algérie est l'un des rares pays du monde où il n'existe pas une association de chargeurs", a-t-il signalé. L'abus de facturation, et le non- respect des règles de fonctionnement de la consignation. La mise en œuvre de pratiques douteuses ayant même entraîner des transferts illicites de devises. L'absence de formation de management, l'absence de contrôle de la qualité de la marchandise transportée, en dehors des contrôles de la route. Selon le conférencier, pour réduire les surcoûts dans la chaîne des transports et de logistique et pour remédier à ces extravagances tarifaires, fort préjudiciables à l'économie nationale, et un manque à gagner de 7 à 8 milliards de DA, il faut une meilleure organisation de cette chaîne logistique, soit faire appel aux opérateurs, hommes d'affaires et aux professionnels pour créer une association garante et ainsi proposer des solutions adéquates et les soumettre au gouvernement. Samira Hamadi