Les prix varient d'un transitaire à l'autre sans aucune référence à même de justifier cette volatilité. «C'est la jungle dans les tarifs de transport maritime», telle a été la qualification formulée hier par Kamel Khelifa, expert-consultant international en transport-logistique, lors d'une conférence d'information et de formation organisée par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur Algex, en son siège. Dispensé dans le cadre d'un cycle de 10 séminaires de formation destinée aux opérateurs nationaux du commerce extérieur, ce cours donné par Khelifa, avait pour thème «Choix des liaisons ou comment réduire les surcoûts dans la chaîne des transports» Il n'a pas manqué de dénoncer l'application de tarifs exorbitants du fret mais aussi de l'entreposage des conteneurs dans des ports secs. Ils varient, dit-il, d'un transitaire à l'autre, sans référence aucune à même de justifier cette volatilité. Il a regretté, par ailleurs, «le manque à gagner énorme dû à l'absence d'une force de proposition» qui regrouperait les chargeurs dans ce secteur tant décrié. «Coincés» par une réglementation jugée rébarbative et obsolète, les transporteurs, au nombre de 35.000, se retrouvent face à une poignée de 300 exportateurs. Alger, à elle seule, compte 17.000 transporteurs environ. Ces chiffres rendent impérative une organisation de leurs rangs face à une tutelle bicéphale constituée, notamment du ministère du secteur et des Sociétés de gestion et de participation (SGP). Les entreprises, a-t-il été confirmé, «roulent toujours sur les mêmes méthodes du monopole d'Etat» et l'environnement de travail se trouve fortement gêné par des blocages administratifs qui ne disent pas leur nom. Un appel a été lancé aux futures associations de chargeurs pour créer un conseil à même de formuler des propositions. Cette institution deviendrait ainsi, une interface incontournable par laquelle les pouvoirs publics devront passer. L'interprétation juridique du rôle des chargeurs et de leur interopérabilité sur le terrain, reste chaotique. La situation déficitaire que connaît actuellement le secteur des transports est principalement engendrée par «les surcoûts de la chaîne de transport et logistique et le dysfonctionnement dans la gestion». Le manque à gagner est de l'ordre de 7 à 8 milliards de dollars sur un chiffre d'affaires estimé à 40 milliards de dollars a relevé Khelifa. Il a, en outre, regretté que l'Algérie soit le seul pays au monde non adhérent à l'association mondiale des transitaires Flata. Il a évoqué, d'autre part, les contrôleurs des transports sur les routes qui se contentent de vérifier de façon «classique» les papiers du conducteur et du véhicule sans s'intéresser, par exemple, au poids de la marchandise transportée. Tout au long de son exposé, M.Khelifa a invité, avec insistance, les transporteurs à s'impliquer de manière concrète et efficace pour éluder les contraintes rencontrées par la création d'une association professionnelle de l'activité de transport international, dans la perspective de constituer en Algérie un conseil des chargeurs. Cet organe pourra lutter contre celui des exportateurs et importateurs destinataires.