Des études nationales ont montré que l'asthme est la première cause de morbidité et de consultations et il est classé au deuxième rang des maladies chroniques. Il est à déplorer l'absence d'un programme national pour la prise en charge de cette maladie. L'importance et la nécessité d'avoir un asthme équilibré et contrôlé pour mener une vie « la plus normale possible » constitue le message phare délivré hier par le président de la Société algérienne de pneumo-phtisiologie, le professeur Nafti, lors d'une conférence de presse qu'il a organisée à Alger dans le cadre de la Journée mondiale de l'asthme. L'objectif majeur est d'éviter les complications de cette maladie avec des conséquences telles que l'hospitalisation, le recours fréquent à des traitements de crise aiguë, l'absentéisme du travail ou de l'école, la dégradation de la fonction respiratoire. Le nombre d'asthmatiques se multiplie d'année en année et il est estimé aujourd'hui à un million et demi avec 1000 décès par an. Des études nationales ont montré que l'asthme est la première cause de morbidité et de consultations et il est classé au deuxième rang des maladies chroniques. Le professeur Nafti déplore l'absence d'un programme national pour sa prise en charge. Il constitue pourtant un véritable problème de santé publique. Cette maladie, a-t-il souligné, mérite d'être considérée dans un contexte bien défini puisque le degré de gravité diffère d'un malade à un autre. « L'asthme se présente sous trois formes, à savoir un asthme intermittent (40%), un asthme persistant (20%) (léger et modéré) et un asthme sévère qui représente 10% de la population asthmatique. Les patients ne doivent pas avoir le même traitement », a indiqué le conférencier qui relève, par ailleurs, que 40% du budget des asthmatiques est consommé par les 10% de malades qui présentent un asthme sévère. Le professeur Nafti n'a pas manqué aussi de signaler que 75% des asthmatiques ne sont pas contrôlés et continuent à souffrir de leur maladie. C'est en fonction du niveau de contrôle de l'asthme que des étapes de traitement sont recommandées, souligne le Professeur tout en précisant que le suivi permettra d'évaluer et de revoir à chaque fois le traitement qui convient. Préconisant la nécessité de renforcer les moyens techniques et thérapeutiques pour arriver au bon contrôle, « il recommande que les traitements soient mis à la disposition des malades là où ils sont ». « La décision d'interdire aux généralistes de prescrire des médicaments pour les asthmatiques est une aberration », a déclaré Pr Nafti, avant de dénoncer la discrimination qui frappe les malades : l'introduction de la notion de nouveaux et d'anciens asthmatiques dans le remboursement des médicaments par les caisses de la sécurité sociale