L'analyse de la situation au Proche-Orient montre l'échec du dialogue palestino-israélien entamé après la rencontre d'Annapolis en novembre 2007 et l'incapacité de la Maison-Blanche de sortir le processus de l'impasse. Il est devenu évident que l'orientation univoque des Etats-Unis vers les intérêts d'Israël ne permet pas de considérer le côté américain comme un intermédiaire impartial du processus de paix au Proche-Orient. Cela ne laisse aucun doute sur l'alignement de Washington sur la position israélienne, en particulier, lorsqu'ils bloquaient systématiquement toutes les tentatives de l'ONU d'arrêter l'opération militaire d'Israël dans la bande de Gaza. Depuis, les Américains torpillent d'une manière subtile les efforts de la communauté internationale visant au déblocage de la situation autour de cette enclave palestinienne et la création de conditions normales de la vie pour sa population. Par ailleurs, la Maison-Blanche couvrait le refus du précédent gouvernement israélien d'avancer dans le cadre du processus de paix. Les Etats-Unis s'arrangeaient toujours pour faciliter la poursuite de la politique usurpatoire d'Israël ayant pour but d'inverser la tendance démographique à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Les tentatives de Washington d'écarter du cadre des négociations la Syrie, l'Iran, le mouvement Hamas, en les accusant de participer au terrorisme, témoignent aussi de l'incompréhension complète à la Maison-Blanche de la réalité dans la région et les risques d'aggravation de la situation au Proche-Orient. En refusant d'accepter le Hamas comme un élément en mesure d'apporter un plus sur la scène politique, Washington contribue à la préservation de la scission au sein des factions palestiniennes. Cela donne également à Israël le prétexte de refuser de renouer avec le dialogue avec l'autorité palestinienne sous prétexte de l'incapacité de Mahmoud Abbas de contrôler la situation sur tous les territoires palestiniens et, par ricochet, son impuissance à garantir la réalisation des accords conclus. En aspirant à monopoliser le droit de décision du problème proche-oriental, les Etats-Unis bloquent les autres intermédiaires internationaux désirant avancer dans le règlement du conflit du Proche-Orient, et empêchent les autres de faire des propositions de sortie de crise. La Maison-Blanche s'attelle à limiter l'activité des autres membres du Quartette international en se mettant toujours au devant de la scène lorsqu'il s'agit de ce conflit. L'Union européenne semble agir dans le même sens vis-à-vis des Palestiniens à travers l'aide financière et économique, adressée directement à un destinataire précis défini par l'administration américaine. Dans de telles conditions, il est nécessaire de réaliser des progrès réels afin de donner un souffle nouveau au processus de paix. C'est l'une des raisons de l'initiative de la Russie pour la tenue à Moscou de cette conférence internationale sur le règlement proche-oriental avec la participation de toutes les parties concernées. Le forum donnera à tous les participants la possibilité dans un large débat international, de présenter leur vision personnelle de la situation dans la région, ainsi que leurs préoccupations, et de proposer les voies et moyens de sortie de crise et de tenter de rapprocher les positions. La nécessité de convoquer cette réunion est conditionnée par le besoin de la normalisation la plus rapide possible de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, où chaque nouveau jour du blocus aggrave les peines et les souffrances de la population civile. Par ailleurs, l'absence de dynamisme positif dans les négociations augmente la radicalisation des positions, ce qui a pour conséquences de compliquer davantage le problème, dans le monde arabe, ainsi qu'en Israël. La tenue de la rencontre, notamment à Moscou, est encouragée par les accords précédents et l'approbation au plus haut niveau international des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, notamment la 1850/2008, et la 1860/2009, et la demande du président du Conseil de sécurité le 11 mai 2009. Sa tenue dans la capitale russe est une garantie que les négociateurs ne se soumettront pas à la pression du côté du pays organisateur et garantit à tous les délégués la possibilité d'expression librement leurs positions. Les bonnes relations de Moscou avec Damas, le Hezbollah et le Hamas sont des arguments pour croire et s'attendre à des résultats concrets lors de cette conférence.