Le Nobel du jazz, Aldo Romano, a animé, mercredi dernier, en compagnie de son groupe, un concert mémorable à la salle Ibn Zeydoun qui a littéralement scotché l'assistance, massivement présente. Aldo Romano Quartet s'est produit sur la scène d'Ibn Zeydoun dans le cadre de la Xe édition du Festival culturel européen en Algérie mercredi dernier. Ce groupe de jazz italo-français a subjugué le public par ses rythmes pur jazz new-yorkais des années 1950. Aldo Romano Quartet s'est déchaîné sur scène, en proposant des compositions de son dernier album Piacere (plaisir). Ce quartet ne se composait pas d'un piano et d'une guitare, mais d'un saxophone, d'une batterie et d'une contrebasse. Malheureusement, le clarinettiste n'a pu participer au show à cause de l'annulation de son vol. Cela n'empêche que le concert s'est déroulé en bonne et due forme grâce au groupe qui a su remplacer leur acolyte en donnant le meilleur de lui-même pour ce festival. En effet, durant le concert, Aldo Romano Quartet a interprété plusieurs compositions très différentes les unes des autres dans le son et le rythme. Chacune d'elles, provoquait une très forte émotion qui a créé une symbiose harmonieuse entre les musiciens et les spectateurs. La particularité de ce groupe est, qu'à travers leur musique, ils arrivent à apaiser les esprits et à procurer une sérénité intérieure. Le leader Aldo Romano, muni de sa batterie, à un moment avait joué en solo, et avec ses baguettes il a créé des sons purement africains qui font penser au tamtam, en fermant les yeux. Aldo vous entraîne comme par magie dans la brousse africaine. Durant ces quelques minutes toute la salle était silencieuse et savourait ce moment de pur bonheur. Par ailleurs, le saxophoniste, par son jeu, donnait l'impression qu'il avait le poids de la réussite de ce show sur ses épaules à cause de l'absence du clarinettiste. Le saxophoniste était complètement en transe avec la musique, cela se voyait par ses pas de danse et au sourire qu'il avait tout au long du spectacle. L'instrument et l'artiste ne faisait qu'un, sans les paroles, le public percevait des mots qui traversaient le cœur comme la flèche de Cupidon. Comme cela a été le cas, lors de l'interprétation d'une mélodie sombre qui fait ressortir des moments mélancoliques qui sommeillent en chacun de nous. Aldo Romano, cet Italo-Français, joue au pur jazz et son dernier album Just jazz en témoigne. L'album contient du jazz pur sans fusion ni aucun nouveau son, de cette production l'album est appelé notamment justesse d'âme, justesse d'inspiration. Ce musicien mérite toutes ces louanges car il a prouvé avec ses musiciens sur scène la justesse du feeling qui prolifère de leur jeu. Pour ne rien laisser au hasard, Aldo Romano a pris en grande considération le choix de ses invités pour l'accompagner sur l'album, “jouer avec quelqu'un, c'est d'une intimité totale”, selon l'artiste. Son choix n'est pas des moindres, à la clarinette Mauro Negri, un compatriote qu'il a découvert en 1999, le ténor Francesco Bearzatti “le nouvel Italien à Paris”, et Henri Texier son compagnon de route de toujours. Le groupe a enchanté tout le monde présent, la salle était comble malgré le match de football, les Algériens n'ont pas raté l'occasion de voir Aldo Romano Quartet en concert et ce sans aucun regret.