L'auteure de l'ouvrage le Jardin d'Orient, Martine Le Coz, était présente en Algérie afin d'animer deux conférences. Après celle de lundi dernier animée au Centre culturel français d'Alger, Martine Le Coz, invitée par la Fondation Emir-Abdelkader, était l'invitée avant-hier, jeudi, du forum d'El Moudjahid. Lauréate du prix Renaudot en 2001 pour son roman Céleste, Martine Le Coz a évoqué son livre le Jardin d'Orient, mais également sa fascination pour l'Emir Abdelkader et son message humaniste, ainsi que pour la culture et la tradition des Algériens. À ce propos, elle a déclaré : “Pour moi l'Algérie est la terre de l'esprit. Et qui dit esprit dit approche poétique. En France, on a cette image de vous comme des gens un peu brutaux, bancals mais qui a déchiré les livres au temps de la colonisation ?” D'autre part, lorsqu'on parle de la vie, de l'engagement et du parcours de l'Emir, on ne peut s'empêcher d'évoquer la politique, et à cela Martine Le Coz rétorque : “Je ne suis qu'une romancière.” Dans le Jardin d'Orient, elle raconte l'exil de l'Emir Abdelkader entre 1848 et 1852, dans la ville d'Amboise – la région dans laquelle vit et évolue Martine depuis une vingtaine d'années – avec ses 25 compagnons ; et l'étonnante rencontre entre les habitants de cette ville et la communauté musulmane. Un dialogue pacifiste et éminemment humain s'est installé entre les deux communautés, surtout entre l'Emir Abdelkader et l'Abbé Robion. Martine Le Coz a également ajouté lors de sa conférence que “tout le monde admire l'Emir Abdelkader en France, mais l'admirer c'est facile, ce qu'il faut, c'est reconnaître que cet homme grand est un musulman d'abord. Or, le terme musulman est encore effrayant en France.” Notons, par ailleurs, que le château d'Amboise dans lequel a séjourné l'Emir Abdelkader et ses compagnons, et où sont enterrés 25 de ses compagnons, a été restauré en 2003, par l'artiste plasticien, Rachid Koraïchi et ce, durant l'année de l'Algérie en France. De son côté, le président de la Fondation Emir-Abdelkader, M. Boutaleb, a offert une plaque commémorative et une médaille de l'Emir à Martine Le Coz, pour la remercier de son intérêt pour l'Emir Abdelkader, et de son approche humaine et humaniste envers les Algériens. Questionné à propos du film sur l'Emir, M. Boutaleb a déclaré que le projet du film est inscrit dans le nouveau programme quinquennal du Président de la République, mais qu'il n'y a pas encore de démarches ni de réponses nettes. S. K.