C'est à l'occasion d'une réception en l'honneur des ex-détenus de la CADC, organisée par le village de Redjaouna dans la commune de Tizi Ouzou, que Belaïd Abrika ainsi que d'autres délégués ont pris la parole lors d'un meeting auquel a assisté une foule nombreuse. Il rendra hommage à ces villageois qui ont empêché les élections à Redjaouna et ont réalisé zéro votant. Il soulignera que c'est justement à cause des échéances du 10 octobre 2002, que lui et ses compagnons ont été emprisonnés. Belaïd Abrika enchaînera ensuite sur le statut des indus élus qui squattent les assemblées sans aucune légitimité populaire. “Ils sortiront et c'est nous qui occuperons les APC, c'est le peuple !”, martèlera-t-il. Parlant de sa détention qui aura duré huit mois, il dira que le pouvoir avait cru, au départ, que les détenus reviendraient sur leurs positions initiales, diminueraient de conviction ou regretteraient leur combat. “Nous n'avons pas changé depuis le Printemps noir 2001, nous sommes toujours les mêmes et nous le resterons toujours, même si le combat doit durer 26 ans ! Nous ne reculerons jamais, nous poursuivrons notre combat pacifique, qui fait tant peur à ce pouvoir”, déclarera-t-il à une foule qui ne cessait de scander : “Assa azekka Abrika yella yella” (Abrika sera toujours présent, Ndlr). L'orateur lancera alors un défi au pouvoir de lever sa répression : “Nos rééditerons une marche encore plus importante que celle du 14 juin à Alger. Le mouvement citoyen est national. Pour preuve, Bouteflika et Zerhouni sont chahutés voire chassés là où ils vont. Tout le peuple algérien en a marre de ce pouvoir et veut en finir avec lui”, dira-t-il encore. Ce sont de véritables menaces que Belaïd Abrika lancera à tous ceux qui veulent casser ou récupérer le mouvement citoyen, car, selon lui, ce dernier n'appartient qu'au peuple. Il insistera beaucoup sur cela, en précisant que seul celui qui veut aider le mouvement citoyen et le soutenir sortirait gagnant et ne le regretterait pas. Cependant, Belaïd Abrika n'était pas le seul intervenant au cours de ce meeting populaire. Il y avait aussi d'autres ex-détenus, à l'instar de Tahar Allik, Mouloud Chebheb et Rachid Allouache. Ils affirmeront qu'ils n'ont pas peur de retourner en prison car c'est pour une cause juste qu'ils ont été incarcérés et qu'ils sont déterminés à poursuivre le combat jusqu'au bout quel qu'en sera le prix. Ali Aouanèche, délégué d'Ath Zmenzer, prendra une pierre pour dire que c'est la seule arme dont disposent les jeunes pour affronter les kalachnikovs meurtriers du pouvoir. Il rappellera que le dialogue avec le pouvoir a de tout temps échoué avec les forces de protestation et d'opposition. C'est pour cela, expliquera-t-il, que le mouvement citoyen doit être vigilant et exiger des garanties. El-Hadj Amar d'Ath Irathen, quant à lui, louera le courage d'une génération rebelle, en citant le martyr d'Azazga qui, avec ses mains, a écrit “liberté” avant de mourir. Le doyen des archs évoquera ensuite les mauvaises expériences de dialogue. Mohand Ouadouri, délégué, indiquera que le mouvement citoyen est une force de protestation. Il appellera à la vigilance après l'appel au dialogue d'Ouyahia mais surtout à l'union comme le réitéreront tous les autres intervenants, à l'instar de Ouiza Bouadi du quartier des Genêts, Chikh Belaïd du arch de Ouagenoune, Saïd Chekkar du arch d'Ath Ghobri, Boualem Akkouche, père d'un martyr du Printemps noir et Ahmed Aggoun délégué de Redjaouna et animateur du meeting populaire qui s'est clôturé vers 21h 30. Un autre meeting devait se dérouler dans la soirée d'hier, à partir de 21h, à l'occasion du 41e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, à hauteur du rond-point de la ville des Genêts près du siège de l'ancienne mairie. La ville doit, à la même occasion, être illuminée par des milliers de bougies. Une gerbe de fleurs sera déposée, à l'occasion, au monument des martyrs de la Révolution de 1954-1962. Notons enfin qu'un conclave extraordinaire se tiendra ce lundi dans la localité de Maâtkas, à partir de 10h, pour que les travaux du conclave ordinaire se poursuivent, selon les membres de la présidence tournante. K. S.