Une guerre de symboles et de déclarations a commencé entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, qui a décidé de relever son niveau d'alerte face aux menaces de sa voisine. Depuis son deuxième essai nucléaire, après celui de 2006, Pyongyang a multiplié les provocations en tirant une dizaine de missiles à courte portée et en relançant sa production de combustible nucléaire. Mais ce sont surtout les déclarations de la Corée du Nord qui inquiètent. Pyongyang qui considère comme une déclaration de guerre la décision Séoul de se joindre à l'Initiative d'antiprolifération (PSI), et qu'elle menace d'attaques militaires. Jusqu'à la semaine dernière, Séoul n'avait qu'un statut d'observateur de la PSI, mais la récente démonstration de force du Nord les a poussés à rejoindre cette initiative américaine de 2003. “Tout acte hostile donnera lieu à une réponse militaire forte et immédiate”, a prévenu Pyongyang. Le régime de Pyongyang estime également ne plus être lié par l'armistice de 1953 et a déclaré que la péninsule coréenne va revenir à un état de guerre. En réponse, les forces américano-sud-coréennes ont relevé au niveau 2 leur dispositif d'alerte. Elles avaient eu la même réaction après l'essai nucléaire de 2006. Cependant, il y a peu de chances de voir le Nord lancer des opérations contre le Sud, explique Valérie Niquet, directrice du centre Asie de l'Ifri. Selon elle, une attaque militaire représenterait trop de risques pour le régime car le Sud bénéficie de l'appui militaire des Etats-Unis. De plus, la Corée du Nord a toujours fonctionné de cette manière, par provocation, affirme-t-elle. Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni en urgence depuis une semaine n'est pas parvenu à une résolution à l'encontre de Pyongyang, la Russie et la Chine faisant savoir qu'elles étaient contre le langage des sanctions, appelant à la patience. Pour les initiés de la région, Pyongyang ne fait que négocier des aides supplémentaires. Le pays ne s'est pas relevé de la crise alimentaire, ses dirigeants n'ayant pas bousculé leurs attitudes mégalomaniaques.