Les travaux de la journée parlementaire sur la protection de l'économie nationale et la lutte contre les différentes formes de crime organisé transfrontalier ont débuté, hier, au Centre national de l'armée à Beni Messous. Dans son allocution d'ouverture des travaux, le président du comité de défense nationale à l'APN qui organise cette journée, M. Abdelkader Mechbek, a précisé qu'il s'agissait “d'un sujet vaste que nous avons voulu traiter en abordant certains de ses aspects tels que la contrebande, le faux, la cybercriminalité et l'émigration clandestine. C'est un sujet important et la parole sera donnée aux spécialistes concernant la lutte que mène l'Algérie contre le crime organisé”. 12 conférences animées par des représentants des différents secteurs et instances concernées (douanes, gendarmerie, Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, DGSN) sont au programme de cette journée. M. Bouanane Men Medjber, directeur de la lutte contre la fraude douanière à la direction générale des douanes, a révélé que 900 transitaires liés à des affaires de fraude ont été radiés en 2008. “900 transitaires impliqués dans des affaires de fraude ont été radiés en 2008… et 10 millions de dollars ont été saisis sur les voyageurs pour transfert illicites durant la même année”. Cela dit, le premier à prendre la parole fut le colonel Djamel Abdeslam Zeghida chef de la police judiciaire au sein du commandement de la gendarmerie nationale. Son intervention s'est focalisée en général sur l'immigration clandestine et du contrôle du flux migratoire aux frontières algériennes. “L'Algérie, qui était avant un pays de transit, s'est transformée en pays de fixation pour ses immigrants dont la majorité sont du pays du Sahel. Cela est engendré par la fermeture des frontières des pays européens avec l'espace Schengen, la stabilité économique de l'Algérie et la crise financière qui secoue l'Europe. Cette immigration clandestine véhicule avec elle une réelle menace sur la sécurité et la santé publique”, dira-t-il. Pour cet officier de la gendarmerie nationale, les brigades agissent par souci humain pour sauver des immigrants qui s'égarent parfois dans le désert algérien. Les harragas étaient aussi au centre du débat, dans ce sens, le chef de la police judiciaire au sein du commandement de la gendarmerie dément l'existence de réseaux structurés de harragas comme prétendu. “Plus de 62% des harragas ont formulé des demandes légales de visa et je profite de cette occasion pour contester l'existence de réseaux structurés de harragas comme certains l'avancent.” Enfin, les différentes structures de lutte contre le crime organisé souhaitent plus de coopération car, comme le dira M. Kouider Hamed Djillali, directeur général des recherches et du contrôle à la direction générale des impôts, “la lutte contre la fraude est l'affaire de tous”.