La publicité et la communication sont en débat depuis hier jusqu'à aujourd'hui à l'hôtel El-Aurassi à Alger. Pendant ces deux journées et pour sa troisième édition, des experts algériens et étrangers sont présents pour débattre de ce thème qui s'est développé en Algérie depuis l'ouverture économique. Intervenant au début des travaux, l'organisateur de cet événement, Rachid Hessas, a rappelé le but de la publicité en quelques mots. “Influence, convaincre, informer et éduquer”. En Algérie, la publicité et la communication en général sont des secteurs en pleine ascension. En 2007, il existait, selon le ministère du Commerce, 2 282 boîtes de communication et 2 256 agences privées. Pour créer une entreprise dans la publicité, il suffit juste de déposer un dossier au registre du commerce. Du coup, voyant l'émergence de ce secteur qui a réalisé un chiffre d'affaires de 12,9 milliards de dinars en 2008, plusieurs opérateurs ont décidé de monter leur entreprise. Amel Souid de l'agence MMC DDB explique qu'“avec un ordinateur et un logiciel n'importe qui peut faire de la publicité. Eux, contrairement à nous qui sommes une agence de publicité, n'ont pas de charges. Nous avons aussi une grosse lacune sur la réglementation. Par exemple sur le tabac et sa prévention, nous sommes totalement dans le flou en termes de législation”. Pour la représentante de MMC DDB, l'organisation de ces journées est une initiative indispensable. “Ces journées sont très utiles et nécessaires pour nous. Il faudrait multiplier et diversifier davantage les acteurs dans le but de mieux informer le public. Aujourd'hui, je constate, les débats sont bons avec des échanges. Cependant, les lois du ministère du Commerce sont en contradiction avec la réalité.” Pour cette première matinée, la parole était donnée en premier lieu au ministère du Commerce qui a détaillé les lois en cours. Les textes sont là. Cependant, comme dans la plupart des secteurs, la mise en application de ces textes pose problème. Pour le ministère du Commerce, c'est aux consommateurs d'aller se plaindre auprès d'une association de consommateurs en cas de publicité mensongère. Autres thèmes abordés par le représentant de la Télévision algérienne, “les relations entre la publicité et les médias notamment, la chaîne publique soumise au cahier des charges”. Pour son financement, la TV publique a trois sources : la subvention de l'Etat, la redevance télévisuelle payée par les citoyens et la publicité. Pour le responsable de la télévision, Mustapha Khelifi, le plus important financement de la télévision publique afin d'assurer son rôle de mission du service public devrait être la redevance télé. En Allemagne, elle est de 86%, 82% pour la Grande-Bretagne en Algérie elle n'est que de 22% alors que la publicité est de 40%. Dans la presse, la publicité constitue l'apport principal pour son fonctionnement. Pour preuve, Luc Laurentin, co-fondateur de Limelight Consulting, dans son allocution, résume son livre No Pub, le jour où la publicité s'est arrêtée en France. Libération n'a pu publier qu'une page du journal en raison d'une grève dans le secteur de la publicité. Les radios, pour leur part, ne peuvent émettre que de la musique en continu. Les autres secteurs sont touchés par effet de domino. En 2008, le chiffre d'affaires de la publicité dans le monde s'élevait à 600 milliards de dollars.