Les européens renouvellent leur Parlement. Les premiers pays ont commencé à voter. Aujourd'hui 19 pays voteront. Une forte abstention et une percée de l'extrême droite sont dans tous les pronostics. Le Parlement européen renouvelle ses députés. 388 millions d'électeurs sont appelés pour élire 736 députés. L'abstention et la montée de l'extrême droite devraient sans grosses surprises être les faits marquants des résultats de ces élections. Les 27 pays de l'Union européenne ne votent pas tous en même temps. Les premiers sont les Britanniques et les Néerlandais qui se sont prononcés dès jeudi. Par ailleurs, ces derniers ont fait une entorse à la législation européenne en communiquant déjà leurs résultats. Dans le but de ne pas perturber ni inciter les autres pays, tous les résultats doivent être annoncés dimanche soir, la date où 19 pays européens votent. Les Irlandais, les Tchèques, les Lettons, les Slovaques et les Chypriotes se sont prononcés vendredi et samedi. Le reste des pays vote aujourd'hui. Les premiers résultats donnés par les Pays-Bas donnent une prospection sur les tendances du prochain Parlement européen. Une participation de 40% mais surtout son parti d'extrême droite, le PVV, qui fait une entrée fracassante en se positionnant en deuxième position de l'échiquier politique avec 15,3% des voix. Il devrait obtenir 4 sièges dans le prochain Parlement. Son dirigeant Geert Wilders, rendu tristement célèbre pour ses discours antimusulmans en parlant d'une islamisation catastrophique de l'Europe. C'est lui qui est l'auteur du film de l'année dernière du documentaire Fitna de 17 minutes, dans lequel il comparait le Coran au livre d'Hitler Mein Kampf. Là encore cela va dans la tendance générale des dernières estimations qui pronostique une victoire de la droite européenne. Le parti de la droite chrétienne est arrivé en tête avec 19,6% des voix perdant 4,8% des voix. Le dernier sondage sur les estimations pour ces prochaines européennes marque une abstention forte qui pourrait constituer un record par rapport aux précédentes de 2004 où seulement 45,4% des électeurs s'étaient déplacés dans les bureaux de vote. Pour éviter ce drame, l'ensemble des dirigeants européens comme la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre espagnol José-louis Zapatero ou le président français Nicolas Sarkozy ne cessent de sensibiliser leurs citoyens pour qu'ils aillent voter. Malheureusement, cela intervient au dernier moment, car il y a un mois que les politiques comme la presse se sont rendus compte que cette campagne n'enchantait personne. Les panneaux des élections et les programmes ont du mal à arriver. Même les listes ont été closes tardivement comme celle du parti de droite français, l'UMP, qui a clôturé sa liste finale il y a trois semaines seulement. Même le président de la Commission européenne, le Portugais José-Manuel Barroso entre dans cette thématique d'appel au vote, comme l'indique son appel, jeudi lors de la commémoration du 20e anniversaire de la chute du communisme en Pologne, où il a déclaré : “Le meilleur hommage que nous puissions rendre à tous ceux qui ont livré un combat courageux et résolu pour la liberté et la démocratie, en Pologne et ailleurs, est de faire usage de nos droits démocratiques. C'est pourquoi je dis à tous les citoyens : faites entendre votre voix et votez.” Un Parlement très à droite À la veille de ces élections, touts les chefs d'Etat se disent européens. C'est comme à chaque fois la même rengaine. Dès qu'une loi plutôt nationaliste ou de protection sociale comme la baisse de la TVA ou il faut l'accord de 27. Ces mêmes dirigeants ont trouvé la réponse et scandent tous en chœur à leurs compatriotes : “C'est la faute à l'Europe. C'est Bruxelles et ses directives, nous, nous avons tout fait.” Ce leitmotiv, depuis des années, a donné la conviction aux électeurs que tout est la faute à l'Europe et de ses directives. Pour sensibiliser leurs concitoyens, ils omettent de leur expliquer que plus de la moitié des textes votés par leur Parlement nationaux sont des directives émanant du Parlement européen de Strasbourg voté précédemment par leurs eurodéputés. Sur la couleur politique selon le dernier sondage, réalisé par des chercheurs de la London School of Economics and Political Science et du Trinity College de Dublin, la droite conservatrice européenne (la PPE) bien que perdant quelques sièges resterait en tête. Elle obtiendrait 262 contre 288 dans le Parlement sortant. La deuxième place reviendrait aux socialistes avec 197 sièges contre 194. Le grand gagnant de ces élections en nombre de sièges est l'extrême droite. Cette dernière ne cesse de prôner un racisme contre les immigrés et les musulmans. À l'image du parti autrichien, le FBO, qui a pour slogan “L'Europe aux chrétiens”.