Indifférence Au dernier jour de l'élection du premier Parlement de la nouvelle Union européenne élargie, les électeurs avaient plus la tête au championnat d?Europe de football au Portugal. Autant dire que les habitants de l?UE sont plus intéressés par l?issue de cette manifestation sportive que par les résultats des élections. Une certaine apathie a été constatée chez les Européens qui ne se sont pas rués vers les bureaux de vote pour élire les eurodéputés. Le scrutin connaît son épilogue aujourd?hui, avec le vote de dizaines de millions de citoyens simultanément dans 9 de ses 25 pays. Mais déjà, on prédit une soirée électorale morne dominée par la très attendue confrontation de football entre les Bleus de Zinedine Zidane, champions en titre, et l'Angleterre de David Beckham. Le sondage le plus optimiste sur la mobilisation des électeurs, publié mercredi à Bruxelles, indique que 52% des Européens interrogés se déclarent «certains d'aller voter», contre 49% fin mai et 45% début mai. Britanniques et Néerlandais étaient les premiers à se rendre aux urnes jeudi, suivis, depuis, par l'Irlande, la République tchèque, la Lettonie, Malte et l'Italie. Les électeurs transalpins ont jusqu'à ce soir pour continuer à se rendre aux urnes. Mais tous les autres citoyens du continent réunifié sont désormais invités à suivre le même chemin, de France jusqu'à Chypre et de Finlande jusqu'au Portugal. Au total, 732 eurodéputés sont à élire à l'Assemblée de Strasbourg. Le plus gros contingent revient à l'Allemagne (99 députés), devant la France, le Royaume-Uni et l'Italie (78 chacun). Les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) partent favoris pour conserver le groupe le plus important. Les résultats d'ensemble du scrutin ne seront connus qu'après la fermeture à 20h GMT du dernier bureau de vote ouvert dans toute l'UE. Selon les prédictions basées sur les données disponibles dans les autres pays ayant déjà voté, les partis au pouvoir seront les grands perdants de ces élections. Seul le chef du gouvernement espagnol, le socialiste espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, devrait confirmer le plébiscite de son parti lors des dernières élections législatives en Espagne. Il s'avère être au final l'un des rares dirigeants de l'UE dont le parti sortira conforté du scrutin. L?opposition devrait l?emporter aussi en République tchèque et en Lettonie. L?Irlande, les Pays-Bas devraient connaître le même phénomène. Au Royaume-Uni, la lourde défaite du Labour de Tony Blair aux élections locales a, d?ores et déjà, annoncé la couleur. Il est fort probable que la formation de Blair broie du noir durant cette soirée qui sera difficile tout autant pour le parti de droite du président français Jacques Chirac, le chancelier allemand Gerhard Schröder et Silvio Berlusconi en Italie.