Le 8 mars 2009, le malheur s'abat sur la famille Nouari de Raisin-ville à Mostaganem. La petite Marwa, âgée de 8 ans, tombe à la renverse, dans une bassine d'eau qui bouillait sur un trépied. Du cou jusqu'aux fesses, elle est brûlée à des degrés divers, du 1er au 3e degré. Marwa est une petite fille de 8 ans qui a eu le malheur de chuter dans une bassine d'eau bouillante et qui a eu la malchance d'avoir transité par l'hôpital mouroir qu'est le CHU d'Oran, le fameux pavillon 2 pour être plus précis. Le père n'est personne d'autre qu'un citoyen commun de la ville de Mostaganem, qui ne veut aucunement intenter une quelconque action en justice, mais juste dénoncer la négligence fatale lui ayant ravi ce qu'il avait de plus cher au monde. “J'y ai perdu à jamais ma fille, alors je tiens à prévenir l'opinion publique afin que d'autres enfants n'y meurent… bêtement, dans "l'inhumanité" totale !'', s'obstine-t-il à alerter les hautes autorités sanitaires du pays, qu'il prie d'y diligenter une enquête pour vérifier les fondements de sa colère. Ce n'est nullement le volet médical, strictement technique, qui est remis en cause à travers cet article ; le professeur responsable du service dispose de la fiche de suivi médical à même de “casser la gueule” à quiconque, et que ni parents ni nous n'avons compétence à discuter. Ce dont il s'agit ici, c'est des conditions “inhumaines”, du “traitement bizarre” et de la négligence éperdue, auxquels doit s'attendre l'infortuné patient hospitalisé en ce service. Rétrospective d'une agonie “médicalement prescrite”. Le 8 mars 2009, le malheur s'abat sur la famille Nouari de Raisin-ville à Mostaganem. La petite Marwa, âgée de 8 ans, tombe à la renverse, dans une bassine d'eau qui bouillait sur un trépied. Du cou jusqu'aux fesses, elle est brûlée à des degrés divers, du 1er au 3e degré. En sus des brûlures, elle souffrait d'un œdème cérébral. Dans un état comateux, elle est évacuée, sur-le-champ, sur les urgences médicochirurgicales de Tijditt. Des soins intensifs lui sont prodigués. Trois jours après l'accident domestique, elle retrouve ses esprits. Un mois durant, elle séjournera aux UMC, sous l'œil vigilant des équipes médicales. Sous anesthésie générale, les pansements lui sont changés tous les deux jours. L'effort médical paye, Marwa est ramenée à la vie, et l'espoir ressuscite avec. Son état s'est nettement amélioré et des progrès réjouissants sont enregistrés. Une évolution heureuse à l'issue de laquelle il fut même décidé de remettre la fillette en son milieu familial, tout en suivant, cependant, les soins au niveau de l'hôpital. Remise d'aplomb, Marwa était capable de marcher sans tuteur. Le 9 avril, une date facile à mémoriser, puisque c'était le jour où les Algériens étaient convoqués aux urnes pour élire le président de la République, un conseil de concertation avec les parents se tint à l'hôpital de Mostaganem. Les plaies profondes nécessitaient une greffe. L'avis médical du professeur Kaïd Slimane, “patron” du pavillon 2 du CHU d'Oran, unique service des grands brûlés au niveau de l'Ouest, est sollicité. “C'était même un cas d'urgence !” affirmera ce dernier, selon les dires de l'oncle de la défunte. Lundi 13 avril 2009… Marwa embarque pour l'enfer “hospitalier” Le samedi 11 avril, le chirurgien traitant opère les soins “d'usage” nécessaire et change les pansements. Le lundi 13 avril, c'est une fillette capable de marcher seule, qui monte seule, sans l'aide d'autrui, dans l'ambulance devant l'emmener au CHU d'Oran. Comptant sur la poursuite “logique” des soins en milieu hospitalier, le médecin traitant de Mostaganem estimera que ses prescriptions seront, le plus normalement du monde, relayées par le nouveau service d'accueil de la patiente. Les pansements des plaies ne sont pas changés ni à Mostaganem ni à Oran. Et ce ne sera pas “l'unique” malheur qui attendait Marwa ! Son calvaire se poursuivra 16 longs jours durant, jusqu'au 29 avril, le triste jour de son extinction. Les couleurs s'annoncent au premier jour de l'admission au pavillon : une chambre sale exhalant l'ammoniaque suffoquant que la garde malade se devait de nettoyer pour installer l'infortunée patiente. La garde malade de Marwa n'est autre que sa tante, une dame qui traîne quelque 39 ans de service paramédical à l'hôpital de Mostaganem. Elle rouspète quant à cette “bizarre” prise en charge, et ce fut la petite Marwa qui “payera” l'humeur indisposée du personnel du service ! On lui apprendra qu'au pavillon redoutable du CHU d'Oran, le nettoyage des chambres des malades relève de la “compétence” de leurs gardes, démunis des moyens appropriés requis pour la tâche ! Les femmes de ménage ne s'occupent que des couloirs. La requête auprès du “patron” des lieux restera vaine, le professeur ayant préféré prendre parti pour “son” personnel. Ainsi, Marwa n'aura pas droit au changement de ses pansements, ni au traitement prescrit en parallèle, conformément au rythme des soins suivis jusque-là. 4 jours durant, elle portera des pansements souillés, offrant du coup un lit particulièrement favorable à la réinfection, voire surinfection. Une conséquence que quiconque des mortels déduirait, de toute évidence. L'issue d'un tel laisser-aller, plutôt d'une négligence grave, du moment qu'il s'agit d'un milieu hospitalier, ne peut être que fatale. Crescendo, la rechute s'ensuivit, sans pour autant susciter la moindre réaction de la part du personnel. “On dirait qu'on n'avait pas affaire à des êtres humains !” relate, larmes aux yeux, l'oncle de la défunte. En un rien de temps, l'effort soutenu et l'acharnement à sauver la vie à Marwa, dont ont fait preuve les équipes médicales de l'hôpital de Mostaganem, furent anéanti… pour des considérations inadmissibles. Ni les vomissements continus ni l'hyperthermie constante qui culminait à 39-40 degrés ne susciteront le devoir d'assister une personne en danger, ni encore moins, la “pitié” d'un personnel éperdument indifférent ! Marwa sera privée même de Nutricia, ce vital produit polyvitaminé, disponible au niveau de tous les services hospitaliers d'Algérie, mais qui manque à la pharmacie du mouroir 2 du CHUO. Bizarre, mais surtout anormal ! Non ? Au comble de la dégradation de l'état de santé de la patiente, abandonnée à son sort, la réanimatrice des urgences fut sollicitée. Elle trouva un corps anémié, cachectique, quasi inanimé. Elle demanda un tensiomètre et le bilan de la malade. L'infirmier de garde lui répondra que le service n'a jamais relevé la tension et qu'aucun bilan n'a été sollicité, ni fait. Faut-il être expert ou professeur de médecine pour juger cela d'anormal ? En catastrophe, la réanimatrice demanda une transfusion de 2 flacons de sang, et c'était à la garde malade de ramener le sang nécessaire, du moment que le CTS (Centre de transfusion sanguine) était fermé. le bureau du chef de service était fermé à clé Une mission quasi impossible par un vendredi. Comme il y allait de la vie d'une innocente, 3 flacons de sang furent apportés de Mostaganem dans une glacière, le produit de l'albumine avec. Un flacon fut utilisé et les deux autres resteront dans la chambre de la patiente, sans le moindre conditionnement frigorifique requis par le liquide vital. Pour la stupide raison que le bureau du chef de service était fermé à clé, les deux précieux flacons inutilisés ne tarderont pas à “périr”. Dans cette “ambiance” prédisposant naturellement au pire, la greffe fut tout de même programmée. Une greffe opérée sur une patiente qui baignait, du cou jusqu'aux lombes, dans l'urine qu'on n'a même pas pensé à l'en débarrasser artificiellement ! Aux yeux du personnel du pavillon 2, ce comportement, pour le moins paradoxal, n'était guère préoccupant. “Ce n'est pas la fin du monde !” osera rétorquer, froidement et laconiquement, un infirmier de garde, à la tante de Marwa, soumise au mutisme par le “patron” du service. Un patron qui, au lieu de réconforter les parents par des mots doux, ira jusqu'à leur signifier ses prérogatives et son habilitation “réglementaires” à “découper en dés le patient admis en son service”. “On savait bien qu'il n'y avait point de Saint-Antoine, de Pitié-Salpêtrière, ni de Cochin en Algérie, mais on doutait fort qu'on était à tel point inhumain chez nous !” conclura l'oncle de Marwa, au comble du chagrin. À vous le commentaire ! M. O. T.