“Il y a quelques années encore, la majorité des opérateurs économiques nationaux estimaient que le recours à la publicité était inutile. Aujourd'hui, nous assistons à une réelle prise de conscience de leur part”, c'est la déclaration de M. Chaâbani, cadre au ministère du Commerce, à l'occasion des 3es Journées euro-maghrébines de la communication publicitaire. Selon lui, cette “prise de conscience” a eu pour effet direct le développement du marché de la publicité en Algérie. “Le volume des transactions publicitaires a atteint les 12,9 milliards de DA au cours de l'année 2008” (près de 8 milliards de DA, en 2007). Pour l'année en cours, il est de 11,9 milliards de DA. Une croissance, somme toute normale, selon les spécialistes de la profession, dont la corporation connaît aussi un accroissement. Le Centre national du registre du commerce (CNRC) a enregistré 2 282 opérateurs dans le secteur de la publicité ainsi que 2 256 agences de communication. La publicité dans le Maghreb pour l'année 2008 a généré un budget global de 763 millions de dollars. Le pionnier de la communication est le Maroc (30 ans d'existence), il représente 63,5% du marché global du Maghreb, l'Algérie (10 ans d'existence) vient en 2e position avec 23,5% et la Tunisie (20 ans d'existence) avec 12%. Si le marché de la communication au Maroc a atteint une certaine saturation, les marchés tunisien, et notamment algérien indiquent un potentiel de croissance appréciable. Sur le marché interne, l'investissement publicitaire global (IP) de 12,9 milliards de DA hors taxes, pour 2008, se répartit comme suit : 39% pour le petit écran, 35,1% pour la presse écrite (dont 93,6% pour les quotidiens), 16,1% pour l'affichage et enfin, 9,8% pour la radio. La part du lion va au secteur des télécommunications avec plus d'un tiers du marché global, 38,6% (en baisse de 8,9% par rapport à 2007). Deuxième secteur, l'alimentaire : 28,8%. L'automobile affiche un modeste 7,9%, malgré une extraordinaire croissance de 49%, pour l'année 2008. Le dernier quart est partagé entre les produits d'entretien ménager (7,2%), produits d'hygiène (7,2%) et autres secteurs, (10,3%). Pour les annonceurs, les 10 premiers à eux seuls représentent près de la moitié de l'investissement publicitaire global (45%). En tête des IP, Orascom Télécom Algérie, avec 1 871 600 000 de DA, 2e Watanyia Télécom Algérie, 926,1 millions de DA. ATM Mobilis, 861,1 millions de DA. Cevital, 569,9 millions de DA. Hyundai Motor Algérie, 482,2 millions de DA. Nissan Algérie, 287,7 millions de DA. Toyota Algérie, 219,1 millions de DA. Danone Algérie, 213 millions de DA. Henkel Algérie, 194,7 millions de DA. Renault Algérie, 192,7 millions de DA. La logique des IP par secteur est pratiquement respectée, avec la téléphonie et Internet, en tête du peloton, avec cependant, comme un trouble-fête (Cevital), en pole position dans ce hit-parade (2e IP – Télévision, + 77% pour 2008), qui s'en va déclasser tous ces fabricants de bolides. Une fort belle manière d'afficher ses traditions de communicateur et ambitions à court et moyen terme. Malgré un léger fléchissement prévu de l'ordre de - 0,2%, au niveau mondial, pour l'année en cours, le marché publicitaire maghrébin se maintiendra en 2009 et gardera sa croissance habituelle à deux chiffres. Il y est prévu 10 à 12% de croissance. En Algérie, les investissements publicitaires (IP) bruts prévisionnels pour l'année 2008, évalués à 12,9 milliards de DA, ont été atteints. En tout cas, l'année 2009, avec pratiquement 12 milliards de DA (presque l'équivalent de tout l'exercice 2008), pour le seul premier trimestre, tous les espoirs sont permis. À condition bien sûr que les textes juridiques pour l'encadrement de ce secteur soient actualisés. “Le premier texte consacré à la publicité commerciale date de 1963.” À bon entendeur !