Le procès BNA-Achour était hier à son quatrième jour au tribunal de Sidi-M'hamed. Plusieurs accusés se sont relayés à la barre tout au long de la journée. “Le premier à comparaître était le gérant d'une entreprise des travaux publics dont le compte bancaire aurait été utilisé par l'accusé principal, Abderahmane Achour. Il était surtout question d'expliquer comment 340 milliards de centimes ont pu être comptabilisés lors des mouvements sur ce compte. Juste après, c'était au tour de l'épouse de Achour, qui n'est autre que la sœur de Settouf Djamel, l'associé de son mari. Ses déclarations étaient presque identiques à celles de l'épouse de Rabah Aïnouche, autre accusée principale dans cette affaire qui est passée à la barre en seconde période. Les deux affirment qu'elles n'avaient pas connaissance de l'existence des entreprises créées en leur nom. La fin de la séance de la matinée a vu défiler deux directeurs régionaux. Avant Dahmani Ahmed, premier responsable de la direction régionale de Koléa (dont dépend l'agence de Aïn Bénian), c'était Amari Mohamed, directeur de la direction régionale de Zighoud-Youcef (dont dépend l'agence de Bouzaréah) de répondre aux questions du juge, du procureur général et des avocats. La séance de l'après-midi a débuté à 14h05 avec la comparution de Mme Aïnouche. L'ex-directeur central de la comptabilité à la BNA est passé juste après elle. Il a insisté sur la “qualité” des détournements qu'il n'a pas pu détecter. “C'était un plan machiavélique et jusqu'à maintenant je ne sais toujours pas comment tous ces milliards ont disparu”, tout en martelant : “Je ne suis pas responsable de ce qui s'est passé.” Ce qui a fait réagir le juge : “Tous les responsables et les employés de la banque, vous répétaient que vous n'êtes pas responsables, mais alors qui sont les coupables ?” Avant de lâcher : “Tout ça veut dire une seule chose : personne ne faisait son travail.” Après c'était au tour de Merarbi Hassiba accusée de “complicité dans le détournement de deniers publics et falsification d'écritures bancaires”. Avant de répondre aux questions, la jeune femme de 26 ans a voulu donner sa version des faits. Ainsi elle a tenu à faire connaître son “profil” sur lequel beaucoup a été dit depuis le début du procès. “Certains ont dit que je suis une femme de ménage, d'autres une simple secrétaire ou pire encore, comme une femme de ménage et l'occasion m'est donnée pour dire que c'est archifaux. Je travaillais chez M. Aïnouche qui travaillait chez M. Achour en tant qu'infographe. Je précise à tous ceux qui sont dans cette salle que je suis d'un niveau universitaire. J'ai fait deux ans de biologie à Bab-Ezzouar et j'étais inscrite à l'université de formation continue.” Sur les accusations, elle a nié avoir une quelconque relation avec les détournements. “Je n'ai jamais eu de comptes bancaires et je ne me suis déplacée à l'agence de Bouzaréah que deux fois pour encaisser des chèques. Il n'a jamais été question de sacs remplis d'argent.” Sur sa relation avec la directrice par intérim de l'agence BNA de Bouzaréah, elle dira qu'elle ne la connaissait que “superficiellement”. Revenant aux deux voitures achetées en son nom, l'accusée dira que “la première était une Kangoo, voiture de service que M. Achour avait achetée pour les activités et qu'il a mise à mon nom pour éviter les problèmes de route. La seconde est une Citroën que j'ai achetée avec mon argent”. À propos de ses déplacements au Maroc, Merarbi affirmait que c'était “dans le cadre d'un travail précis en infographie et en sérigraphie, deux domaines dont je m'occupais dans la société”. À l'heure où nous mettons sous presse, le procès se poursuit. Il reprendra ce matin.