“L'Algérie va acquérir avant la fin de la semaine des caméras thermiques qui serviront à détecter des cas suspects de grippe porcine”, a annoncé, hier, le directeur général de l'Institut national de santé publique, le docteur Kamel Kellou, lors de la journée d'information sur la grippe porcine au service central de la santé, de l'action et des sports, à Alger. Il a ajouté que “la décision de commande a été arrêtée” et que “les ports, aéroports et certains postes frontaliers terrestres seront équipés de ce nouveau matériel”. Le nombre exact de caméras “n'est pas encore fixé”. Par ailleurs, M. Kellou insiste sur le fait que “le détecteur de fièvre n'est pas suffisant”. “Le contrôle concernera systématiquement les personnes suspectes, venues d'un pays suspect ou qui étaient en contact avec une personne atteinte de grippe”, explique le Pr Kellou. Le professeur a indiqué qu'aucun cas de grippe n'a été détecté en Algérie, bien que la maladie soit aux portes de l'Algérie, puisque 5 cas ont été contrôlés positifs au Maroc. Le fait que l'Algérie n'entretienne pas d'étroites relations avec les pays les plus touchés par le virus, à savoir le Mexique et les Etats-Unis, joue aussi un rôle dans le retard de l'arrivée du virus chez nous. “La formation des médecins frontaliers contribue à la détection, c'est pour cela que le plan sanitaire aux postes frontaliers est une pièce maîtresse de notre action”, dira le Pr Kellou. L'Algérie est exposée au virus comme n'importe quel pays au monde. D'après le docteur, l'objectif premier des autorités est d'éviter ou de retarder au maximum l'entrée du virus en Algérie. À propos de l'acquisition des vaccins, le professeur a fait savoir qu'un comité d'experts s'est réuni et n'exclut pas l'utilisation du vaccin au moment de sa commercialisation en octobre. À cet effet, une stratégie de vaccination va être mise en place, et les premières personnes qui seront concernées seront les cas suspects. S'ensuivra “une vaccination généralisée à toute la population”, a souligné M. Kellou. “Les facteurs climatiques et l'approche de l'automne ne sont pas en notre faveur pour le moment”, estima le professeur. Pour sa part, le docteur Belamri, chef de bureau de la médecine préventive au niveau de la DGSN, estime que cette journée d'information et de formation intervient dans le cadre de la préparation du secteur à une éventuelle pandémie par la formation des membres de ce corps pour les préparer à faire face aux éventuels cas suspects, surtout au niveau des frontières. Cette formation intervient dans le cadre du plan national de préparation à une pandémie de la grippe A H1N1. “Vu que la DGSN est un secteur sensible et que nous sommes membres du bureau national, la formation entre dans le cadre du travail de coopération que nous avons avec le ministère de la Santé pour lutter efficacement contre une éventuelle pandémie”, a expliqué le docteur Belamri.