Un deuxième cas de grippe porcine a été confirmé, hier, par le laboratoire national de référence OMS de l'Institut Pasteur Algérie. Il s'agit de l'un des deux fils de la ressortissante algérienne, contaminée par le virus H1N1. Les résultats du prélèvement sur l'un des deux garçons de la ressortissante algérienne, considérée comme le premier cas importé du virus H1N1 dans le pays, se sont avérés, hier, positifs. Les deux patients sont admis au service de référence de l'hôpital El-Kettar, où ils reçoivent les soins appropriés. Selon Slim Belkessam, directeur de communication au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, qui intervenait hier après-midi dans une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec le Dr Mokrani et Dr Aït Oubeli (membres de la commission nationale de lutte contre la grippe A), l'état de santé de la dame répond positivement au traitement prodigué. Rentrée de Miami via l'Allemagne, avec ses deux enfants le 16 juin courant, la ressortissante algérienne a manifesté les signes cliniques de la grippe A, deux jours plus tard. Le médecin traitant a procédé à des examens qui ont montré que les symptômes qu'elle développe correspondent à la définition de la grippe porcine. Les résultats des prélèvements ont conforté ce diagnostic. Selon M. Belkessam, une enquête épidémiologique a été immédiatement enclenchée dans l'entourage de cette personne. Il s'est avéré qu'elle a été en contact étroit avec douze personnes, mises pour l'heure sous traitement prophylactique, tandis que des examens plus approfondis ont été conduits sur ses deux gosses, dont l'un est finalement aussi atteint de la maladie. Les autorités sanitaires ont obtenu, par ailleurs, la liste des 60 passagers, dont 21 étrangers, qui ont voyagé avec la dame et ses enfants. “Nous avons leurs coordonnées. Des instructions sont données aux autorités de wilaya pour les mettre sous traitement préventif”, a ajouté le directeur de communication du ministère de tutelle. “Nous parlons, pour l'heure, de cas importés. À tout moment, si l'urgence l'exige, nous distribuerons le matériel de protection à la population”, a-t-il ajouté. Le Dr Mokrani a affirmé que la réunion mixte du comité des experts et du poste de commandement opérationnel sur la menace épidémiologique, a abouti sur la décision de maintenir le niveau d'alerte à la phase 5, en dépit de l'apparition des premiers cas confirmés de contamination par le virus. Le Dr Aït Oubeli a soutenu que les mesures prises par l'Algérie, dès l'émergence du spectre de la pandémie, sont draconiennes. Il a assuré que des équipes médicales sont postées à différents niveaux des zones d'arrivées des aéroports et ports, ainsi qu'aux frontières terrestres. “La liste des pays, qui enregistrent une circulation active du virus, est distribuée à ces équipes.” Pour l'heure, 21 nations sont considérées à haut risque sur les 74 touchées par la grippe porcine. Le Dr Mokrani a ajouté que les postes frontaliers seront dotés incessamment de caméras thermiques. “Elles ne sont pas fiables à 100%, mais viennent en appoint aux contrôles médicaux”, a-t-elle précisé. 53 hôpitaux sont habilités, pour le moment, à recevoir les personnes contaminées par le virus H1N1. Ces mesures préventives sont-elles suffisantes ? D'autant que le risque est grand en cette période estivale. Si le pays n'est pas une grande destination pour le tourisme international, il accueille chaque année un million d'émigrés, qui viennent passer les vacances d'été au pays auprès de la famille. La plupart de ces ressortissants algériens résident dans les pays occidentaux touchés par la grippe porcine, particulièrement la France, mais aussi le Canada, l'Espagne, l'Italie, la Grande-Bretagne… À ceux-là s'ajoutent un million de personnes qui partent à l'étranger pour les vacances. À l'occasion du Festival panafricain, prévu du 5 au 20 juillet prochain, Alger accueillera, en outre, jusqu'à 6 000 participants. “Une équipe médicale sera affectée spécialement au festival, dans une zone réservée de l'aéroport Houari-Boumediene, et dans les sites d'hébergement”, a rassuré le Dr Mokrani, en précisant que les festivaliers viendront de pays du continent noir qui n'ont pas, pour leur majorité, enregistré de cas de grippe porcine.